samedi 26 avril 2014

Tu seras nue

Francis Jammes entre la chair des jeunes filles de mai (Dieu, vous qui savez à quel point j'ai aimé ces fleurs épanouies de chair en mois de mai) et la chère épouse (Dieu, faites que celle qui pourra être ma femme soit humble et douce et devienne ma tendre amie), entre l'abeille butineuse et l'âne besogneux. Petite annecdote en 1895 il est au mariage de Henri de Régnier et de Marie de Heredia. 1896 il s’éprend d’une jeune fille qu’il désigne dans ses œuvres sous le nom de Mamore. Il devra rompre sous la pression maternelle en 1898. En 1907, il se marie enfin avec Geneviève (dite Ginette) Goedorp.
Recueil De l'Angélus de l'aube à l'Angélus du soir
Dieu, faites que celle qui pourra être ma femme
soit humble et douce et devienne ma tendre amie
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Dieu, vous qui savez à quel point j'ai aimé ces fleurs épanouies de chair en mois de mai, - See more at: http://www.poemes.co/priere-pour-mourir-aime-des-jeunes-filles.html#sthash.wabEXJh6.dpuf
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Tu seras nue dans le salon aux vieilles choses,
fine comme un fuseau de roseau de lumière,
et, les jambes croisées, auprès du feu rose,
tu écouteras l’hiver.
À tes pieds, je prendrai dans mes bras tes genoux.
Tu souriras, plus gracieuse qu’une branche d’osier,
et, posant mes cheveux à ta hanche douce,
je pleurerai que tu sois si douce.
Nos regards orgueilleux se feront bons pour nous,
et, quand je baiserai ta gorge, tu baisseras
les yeux en souriant vers moi et laisseras
fléchir ta nuque douce.
Puis, quand viendra la vieille servante malade et fidèle
frapper à la porte en nous disant : le dîner est servi,
tu auras un sursaut rougissant, et ta main frêle
préparera ta robe grise.
Et tandis que le vent passera sous la porte,
que la pendule usée sonnera mal,
tu mettras tes jambes au parfum d’ivoire
dans leurs petits étuis noirs.

De tu seras à tu serais, un deuxième poème de Francis Jamme

Tu serais nue sur la bruyère humide et rose,
comme ces femmes qu’on apprend en classe, près
de chèvres se donnant des coups au bas des prés.

Tu dormirais en ne rêvant d’aucune chose,
et tes jambes pareilles, tièdes et douces
luiraient dans la pluie verte et glacée de la mousse.

Ton corps serait comme l’air et l’eau qui sont purs.
Un grillon aigre chanterait dans le vieux mur
d’une maison abandonnée et qui aurait,
à ses pieds, les champignons roses des forêts.

Les alouettes qui ont la couleur de l’argent
siffleraient en volant vite. Et, tout en dormant,
tu mettrais une main dans tes cheveux remplis
de brins de paille agaçants de roides épis.

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