jeudi 3 avril 2014

Elle ne connaît pas le vice, mais elle l'invente

Etrange, la place des femmes dans cette France de la fin du 19ème siècle début du XXème. Siècle masculin, on y découvre des femmes que l'on ne saurait imaginer aujourd'hui. Dans mon éducation scolaire il y a eut Colette et c'est tout. 

Mais il y en a bien d'autres que vous retrouverez sur ce site : Alice Babette Toklas et Gertrude Stein, Athénaïs Mialaret, Helen Hessel, Marie Dormoy, H. Nicolas Le Blanc, Renée Vivien, Renée Dunan, Adrienne Monnier et Sylvia Beach.

Cette fin de siècle et le début du XXième siècle est l'époque des femmes : Sarah Bernhardt remplace Victor Hugo. Est-ce pour cela que le mouvement intellectuel de cette période a pu être qualifié de décadent?

L'une d'elle Rachilde ne parle pas de sexe, ni de cunnilingus et pourtant elle représente avec Joris Karl Huysmans ce mouvement de la décadence. Dans Monsieur Vénus, avec son personnage, Raoule de Vénérande, elle va détruire le sexe :

Etre Sapho, ce serait être tout le monde! Mon éducation m'interdit le crime des pensionnaires et les défauts de la prostituée.

Dans l'antiquité, le vice était sacré parce qu'on était fort. Dans notre siècle, il est honteux parce qu'il naît de nos épuisements.

Combien de fois n'avait-elle pas entendu ces cris-là, hurlements pour les uns, soupirs pour les autres, préambules polis chez les savants, débuts tâtonnants chez les timides.....? Et quand ils avaient tous bien crié, quand ils avaient tous enfin obtenu la réalisation de leurs vœux les plus chers, selon l'éternelle expression, ils devenaient les assouvis béats qui sont tous également vulgaires dans l'apaisement des sens.
Je ne sais pas aimer... moi... Raoule de Vénérande!... Ne dis donc pas cela puisque je sais attendre!.....

Ils s'unissaient de plus en plus dans une pensée commune: la destruction de leur sexe.

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