vendredi 11 mars 2016

Bouffer l'Ogresse

Le Petit Poucet avait tout de suite compris qu'il plaisait à la femme de l'ogre.

(...)

- Bouffe-moi, ordonna-t-elle.

Ce n'était plus la feuille mais le monde à l'envers. Manger de l'Ogresse...Aucun Petit Poucet ne pourrait résister à cette invite. Poucet plongea nez, bouche et langue dans la grotte aux exhalaisons océanes.

Il brouta, il pignocha et becqueta. Il s'empiffra de ce con à la chair de languouste, au parfum d'oursibn et d'algues vives, à la suave sapidité d'huître marenne. Sa main, pendant ce temps, loin de demeurer inactive s'enfonçait dans le cul de l'Ogresse et en fourrageait les entrailles. Elle hurlait la femme de l'Ogre. Elle battait du cul et du con. Elle branlait Poucet d'une lmain et de l'autre tortillait son berlingot. C'était une super-production à elle seule, que cette femme qui bramait sa jouissance.

(...)

La table trembla, l'Ogresse se figea sur place, le Petit Poucet et ses frères débandèrent. L'Ogre car c'était lui, huma l'atmosphère chargée de sueur et d'amour.

- Cela sent la chair fraîche.

(...)

- Tu te dis Ogre mais tu n'as jamais été capable de me manger comme le Petit Poucet!

L'Ogre se gratta la tête. Il n'y comprenait plus rien. Sa vocation, c'était de manger les garçons égarés. Si une fille se présentait dans le lot, bon, il n'était pas difficile et l'avalait avec les autres. Mais il n'aurait jamais pensé se mitonner un ragoût de femmes.

Il se tourna vers Poucet et lui demanda :

- C'est si bon?

- Vous devriez essayer, répliqua le garçon. Votre femme ne demande que ça. Et vos filles aussi. Un ogre aussi expert que vous en fera se délices.

L'Ogresse s'avança vers son mari et lui fit signe de s'allonger sur le sol. Celui-ci obéit, curieux de ce qui allait se passer. Elle l'enjamba, ouvrit les jambes et s'assit sur lui, sa chatte à hauteur de la bouche.

- Goûte, mon époux, savoure, régale-toi.

L'Ogre tendit une langue timide. Cela n'était pas mauvais. Il s'enhardit et plongea dans la caverne. Sa femme, connaissant ses habitudes culinaires, laissa couler un doux filet de pisse dorée dans sa gorge. Il laissa échapper un aboiement de joie :

- Hum ! Viens, Ogresse, donne moi ton cul, que j'y morde.

- N'oublie pas tes filles ! dit celle-ci qui avait le sens de la famille.

Sept cons, sept culs vinrent aussitôt rejoindre ceux de l'Ogresse. L'Ogre donnait de la langue avec un sens de l'équité tout à fait remarquable. C'est ce que la loi appelle jouir en bon père de famille.

(...)

- Pour ma réputation, chuchota-t-il, cette histoire devrait rester secrète.

- Ne t'inquiète pas, dit sa femme. Nous dirons qu'il faisait nuit et que, dans le noir, tu as pris tes filles pour le Petit Poucet  et ses frères.

C'est, en tout cas, ce qui fut raconté par la suite.

Extrait des Contes à faire rougir les petits chaperons de Jean-Pierre Enard, Gallimard, 1987.

Une lecture à déguster comme un Petit Poucet ou une petite chaperon rouge.



1 commentaire:

  1. Je vais essayer de me trouver ce livre. Je suis en train de détourner à mon tour des contes mais avec moins de talent. Je prends le texte original et je remplace quelques mots. Ce sont les illustrations que j'invente complètement. http://drawingwithmyfrienddick.blogspot.fr/2016/09/phantasy-sept-culs-offerts.html

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