samedi 25 octobre 2014

Voleur de foutre

A peine est-il disparu que Dorval entre.
— Vous êtes délicieuse, mon ange ! s’écrie-t-il en m’embrassant, je n’ai rien perdu de votre manœuvre ; voyez, poursuivit-il en me montrant un vit plus dur qu’une barre de fer, voyez l’état où votre procédé m’a mis.
Et se précipitant avec moi sur le canapé, je vis que la manie de ce libertin était de dérober avec sa bouche le foutre qui venait de m’être lancé dans le con. Il le pompa avec tant d’art, frétilla si délicieusement avec sa langue sur tous les bords, et jusqu’au fond de ma matrice, que je l’inondai moi-même… mille fois plutôt peut-être en raison de la singulière action où je venais de me livrer, en raison du personnage qui venait de me la faire commettre, qu’à cause du plaisir que je recevais de lui ; car, à quelque point qu’elles affectassent mon physique, mon moral, je ne puis le cacher, était encore bien plus ému de l’horreur gratuite que les séductions de Fatime et de Dorval me faisaient aussi délicieusement entreprendre.
Dorval ne déchargea point.

Histoire de Juliette 1799 Sade
La phrase sadienne est parfois complexe


il se courbe de même entre les cuisse de Fatime, et va pomper de la même manière le foutre perdu par Conrad ; il s’empare du vol et, les deux bons Germains dans leur lit, nous passons dans un cabinet délicieux où Dorval, après avoir déchargé une seconde fois dans le con de Fatime en me gamahuchant, nous expose de la manière suivante l’apologie de ses goûts singuliers.



Ici débute le discours de Dorval sur la propriété et le vol. S'il y a une loi naturelle c'est le vol.

le vol est sa (la nature) loi la plus chère, qu’elle en compose l’instinct des animaux. Ce n’est que par des vols perpétuels qu’ils parviennent à se conserver, que par des usurpations sans nombre qu’ils soutiennent leur vie.
 
En remontant à l’origine du droit de propriété, on arrive nécessairement à l’usurpation. 
 
Qui volait plus que nos financiers ! En voulez-vous un exemple pris dans le dernier siècle ?
La France contient neuf cents millions d’espèces ; sur la fin du règne de Louis XIV, le peuple payait sept cent cinquante millions d’impôts par an, et il n’en entrait que deux cent cinquante millions dans les coffres du roi : voilà donc cinq cents millions de volés ! 

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