mardi 2 avril 2013

La fée électricité

Ah ! cette minuscule verge de femme, qu’elle recelait de joie et quelle puissance elle possédait, de sa cachette entre les lèvres du sexe, d’où son rayonnement était comme une électricité répandue !

Renée Dunan 

82676058_p

Renée Dunan a écrit une cinquantaine d'ouvrages sur une courte période. L'essentiel de ses écrits ont été édités entre 1924 et 1934. Elle a publié jusqu'à huit titres par an.
Elle a commencé sa carrière de journaliste littéraire en 1919. Qualifiée de « vitrioleuse » et de « pétroleuse », elle était une critique redoutée.
Féministe, anarchiste, dadaïste, pacifiste : tous ces qualificatifs lui conviennent.

L'Étonnant Monsieur de Steinthal
Revoyons les troubles du docteur de Laize

Il imagina une théorie freudienne de son cas.
- Cet Autrichien, tout de même, je l’ai honni, vomi, presque insulté jadis. Ce n’est pas si bête son idée. En somme…
Il s’appliqua à suivre une explication logique.
- En somme, je refoule, voilà la vérité. Je suis fils de cinq générations de notaires. Ce furent gens pudiques et bourrés de dignité. Ils m’ont laissé la mécanique à faire la vergogne, mais pas les inhibitions éthiques.
Il se frotta les mains :
- C’est là que gît le lièvre. Je porte les contraintes morales de ces ancêtres, mais sans leur morale même. En somme, j’ai cultivé l’amour de cette pauvre Louise dans un domaine quasi anesthésique, par le mouvement devenu automatique de l’amour sentimental. C’est cela. Je fais du romantisme dans l’inconscient.
Il s’arrêta de raisonner :
- Mais que diable, tout de même, ces scènes de cochonneries, ce n’est pas seulement romantique ? Comment expliquer cela ?
(...)

Freud n’avait pas songé à ce traitement. Je vais me guérir par la satiété ou le dégoût…

Louise Dormienne (René Dunan), Les Caprices du sexe ou les Audaces érotiques de Mademoiselle Louise de B…, 1928

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire