Vérone, le 1er frimaire, an V
Je
 vais me coucher, ma petite Joséphine, le coeur plein de ton adorable 
image, et navré de rester tant de temps loin de toi ; mais j'espère que,
 dans quelques jours, je serai plus heureux et que je pourrai à mon aise
 te donner des preuves de l'amour ardent que tu m'as inspiré. Tu ne 
m'écris plus ; tu ne penses plus à ton bon ami, cruelle femme ! Ne 
sais-tu pas que sans toi, sans ton coeur, sans ton amour, il n'est pour 
ton mari ni bonheur, ni vie. Bon Dieu ! Que je serais heureux si je 
pouvais assister à l'aimable toilette, petite épaule, un petit sein 
blanc, élastique, bien ferme ; par-dessus cela, une petite mine avec le 
mouchoir à la créole, à croquer. Tu
 sais bien que je n'oublie pas les petites visites ; tu sais bien, la 
petite forêt noire. Je lui donne mille baisers et j'attends avec 
impatience le moment d'y être. Tout à toi, la vie, le bonheur, le plaisir ne sont que ce que tu les fais.
 Vivre dans une Joséphine, c'est vivre dans l'Élysée. Baiser à la bouche, aux yeux, sur l'épaule, au sein, partout, partout ! 
Les grands dictateurs sont peu de choses devant le sexe offert d'une femme.
Il est toujours désagréable de mélanger le sexe et le politique.

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