Le jeune narrateur a un peu plus de 12 ans. Il découvre ses voisins, Elias et sa sœur Sarah. 
Profitant de l’instruction que m’avaient départie Minna et Sophie, je proposai à Sarah de faire le cunnilingus. Elle s’opposa d’abord à cette idée, mais finit par céder à mes instances. Après en avoir goûté, elle préféra cet amusement au coitus in ore vulvæ.
 Et, en effet, il était visible que cette seconde méthode la faisait 
jouir davantage. 
Il n’y avait qu’à observer son visage, qu’à voir les 
contorsions de son corps, qu’à entendre sa respiration et les cris 
involontaires qu’elle poussait. Je
 voyais les tressaillements de son ventre convulsé, je voyais se tordre 
son bas-ventre, la grasse pelote de son mont de Vénus, qui, par des 
mouvements involontaires de côté, échappait à ma bouche. Pendant 
que je suçais, léchais et mordillais le clitoris et les petites lèvres, 
toute la vulve palpitait, je voyais l’orifice du vagin s’élargir et se 
rétrécir spasmodiquement ; un liquide visqueux filait de cette ouverture
 de plus en plus abondamment, ruisselait partout. 
Pendant ce temps, la 
jeune fille se démenait frénétiquement, agitait les bras en l’air, en 
crispant les doigts, ou saisissait les objets qui étaient à sa portée, 
mon épaule, mon bras ou bien le bras de son frère, qui était auprès de 
nous, ou encore le pénis de celui-ci quand cet organe était exhibé. Tantôt
 elle serrait vigoureusement, à m’étouffer, ma tête entre ses cuisses 
veloutées et parfumées, comme si ses jambes avaient des crampes ; 
tantôt, au contraire, elle ouvrait ses jambes et les distendait 
démesurément, comme si elle voulait se fendre en deux, tantôt les levait
 en l’air, les agitait, les approchait de sa tête.
Elle se 
débattait si énergiquement que ses organes sexuels à chaque instant 
s’arrachaient à ma bouche qui les reprenait ensuite. Des paroles 
entrecoupées exprimaient aussi l’intensité de la jouissance de la 
fillette. 
Confession sexuelle d’un Russe du Sud, 
né vers 1870, de bonne famille, instruit, capable, comme beaucoup de ses
 compatriotes, d’analyse psychologique, et qui rédigea en français cette
 confession en 1912. Il faut tenir compte de ces dates pour comprendre 
certaines allusions politiques et sociales. (Havelock Ellis, « Confession sexuelle d’un Russe du Sud », Études de Psychologie sexuelle, t. VI, Éd. Mercure de France, Paris, 1926.)

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