mardi 23 juillet 2013

La chair est triste, hélas ! et j'ai lu tous les livres

Pour Stéphane Mallarmé aussi l'amour poétique est buccal. Celui qui voulait peindre, non la chose, mais l'effet qu'elle produit s'est souvent penché sur le sexe féminin, et aurait bien voulu gouter à celui de Mery Laurent. Est-ce parce que l'on est Mallarmé que l'on joue de la langue?
Mysticis umbraculis
Elle dormait: son doigt tremblait, sans améthyste
Et nu, sous sa chemise: après un soupir triste,
Il s'arrêta, levant au nombril la batiste.

Et son ventre, sembla de la neige où serait,
Cependant qu'un rayon redore la forêt,
Tombé le nid moussu d'un gai chardonneret.

Une négresse par le démon secouée

Et, dans ses jambes où la victime se couche,
Levant une peau noire ouverte sous le crin,
Avance le palais de cette étrange bouche
Pâle et rose comme un coquillage marin.

 C'est l'après midi d'un faune

L’enfant prodigue

Je veux plonger ma tête en tes cuisses nerveuses
Là, ma sainte, enivré de parfums extatiques,
Dans l'oubli du noir Gouffre et de l'Infini cher,
J'endormirai mon mal sur votre fraîche chair.
Quelle soie aux baumes de temps

Non. La bouche ne sera sûre
De rien goûter à sa morsure,
S'il ne fait, ton princier amant,
Dans la considérable touffe
Expirer, comme un diamant,
Le cri des Gloires qu'il étouffe.

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