Je
reviens au tableau d'Ingres Roger délivrant Angélique. Pour le dessin
du sexe d'Angélique, Ingres semble tiraillé entre la représentation du
vrai et la représentation du beau selon les canons de la renaissance.
Il
est donc obligé de représenter un sexe glabre (il est laid ce mot)
mais dans les travaux préparatoires il montre tout son talent.
Et que dire de cette étude présente au musée du Louvre sur lequel on décèle la fente du sexe.
Ingres n'est pas aussi lisse que l'on voudrait le croire. Et à son propos je ne crois pas à la chaste nudité.
Il y a dans Roger délivrant Angelique 3 sexes: celui que l'on ne peut peindre, celui qui fait peur (Vagina dentata) et le vrai,la vague dont l'écume remonte jusqu'au lieu du sexe d'Angélique.
N'oublions pas le thème extrêmement érotique du tableau, et je reviens à une critique existante du tableau.
sujet mêlé d’érotisme et de fantastique, tiré du livre le Roland furieux (1503 - 1532) de l’Arioste (chant X, strophe 92 et suivantes)
Roger
chevauchant l’hippogriffe, voyage au-dessus de Bretagne, lorsqu’il
aperçoit » la belle Angélique attachée nue sur un rocher ». Cette
dernière que Roland aime passionnément, avait été enlevé par le cruel
peuple des Ebudiens et « avait été enchaînée (le) matin même, pour
attendre sur ce rocher, que l’orque marine vint à l’ordinaire pour la
dévorer » ; cette jeune princesse « toute nue, tout aussi charmante que
la nature l’avait formée, n’avait pas un seule voile qui pût couvrir
les lys et les roses vermeilles placées à propos où leur éclat pouvait
embellir un si beau corps », et elle provoqua aussitôt « l’amour et la
pitié » dans le coeur de Roger, qui « eut peine à retenir à ses larmes »
Violemment cabré et toutes serres ouvertes, le destrier volat dynamise la scène tout en renouvelant l’alliance perverse de la belle et de la bête, déjà présente dans l’Oedipe de 1808. Angélique dont chaque dilatation est érotisée, elle semble se tordre parmi sa blonde chevelure ruisselante. Ingres a rarement cédé avec autant de délectation au sadisme de son imaginaire.(…)
On sait qu’après avoir libéré
Angélique, Roger, fou de désir, s’apprêtait à l’assouvir sur ce corps
enchanteur quand par magie, il lui échappa.
Reprenons le texte de l'Arioste. Roger après avoir délivré Angélique ne pense plus qu'à la foutre.
Souvent un frein, quelque faible qu’il soit, suffit pour arrêter au milieu de sa course un destrier fougueux ; mais il est rare que le mors de la raison arrête la furie libidineuse, quand elle a le plaisir en perspective.
Souvent un frein, quelque faible qu’il soit, suffit pour arrêter au milieu de sa course un destrier fougueux ; mais il est rare que le mors de la raison arrête la furie libidineuse, quand elle a le plaisir en perspective.
Dans le milieu de ce bois, une fontaine roulait une eau pure et transparente, et baignait l'herbe touffue d'un petit pré. De chaque côté s'élevait une Colline solitaire.
Roger,
enflammé par les désirs les plus vifs, retient la bride de
l'hypogriffe; il lui fait abaisser les ailes dans ce petit pré. Il
descend de cheval, prend Angélique dans ses bras, et la pose doucement
sur l'herbe. A peine est-il descendu, que mille nouveaux désirs se
succèdent. Il ne se connaît plus; il sait seulement que des armes dures
et incommodes arrêtent ou du moins retardent son bonheur; il les arrache
à la hâte, et les disperse de tous côtés. Jamais il n'eut tant de
peine, jamais il ne se trouva si maladroit pour s'en débarrasser. Son
ardeur pétulante trouble sa tête , égare sa main, qui souvent pour
délier le nœud d'une attache , en forme deux plus serrés encore. Mais,
seigneur , trouvez bon que je m'arrête; le chant est peut-être déjà trop
long; je crains qu'il ne vous ennuie, et je prends le parti de remettre
à raconter la fin de cette histoire dans un moment plus favorable.
Mais Angélique sera plus maligne que son violeur et pourra s'échapper.
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