dimanche 29 janvier 2017

Pour Nusch 2

Ma bouche s'est séparée de ta bouche
Ma bouche s'est séparée de ton plaisir
Et du sens de l'amour et du sens de la vie


Le temps déborde 1946

Paul Eluard en hommage à Nusch





Pour Nusch

A 17 ans Paul Eluard rencontre Gala et lui écrit encore après leur séparation en 1929 Ma langue est tout entière dans ta bouche, dans ton sexe.

Il écrira plus tard en pensant à sa compagne Nusch qui vient de décéder


Et tu te fends comme un fruit mûr ô savoureuse
Mouvement bien en vue spectacle humide et lisse
Gouffre franchi très bas en volant lourdement
Je suis partout en toi partout où bat ton sang
Limite de tous les voyages tu résonnes
Comme un voyage sans nuages tu frissonnes
Comme une pierre dénudée aux feux d’eau folle
Et ta soif d’être nue éteint toutes les nuits.

Corps mémorable (1947)


Corps mémorable (opus 78, 1947) sera publié en 1957 par Pierre Seghers avec les photos de Lucien Clergue





On raconte que Pierre Seghers espérait secrètement que les photos de nus – où l'on pouvait voir les seins et les poils pubiens d'une jeune femme – se chargeraient de la publicité. Mais étant donné que son visage n'était pas visible, la publication échappa aux caprices de la censure :

là où il y a le poil il ne peut y avoir la tête, et là où il y a la tête, il ne faut pas le poil. 

samedi 28 janvier 2017

dimanche 8 janvier 2017

Cunni blue


Le script les jours et les nuits de China Blue de Barry Sandler fustige un pays étouffé par son puritanisme qui emprisonne la sexualité dans l’enseignement de la culpabilité et du péché.  L’enchaînement des deux premières séquences est à ce titre tout à fait éloquent. La scène d’exposition voit chacun s’exprimer librement sur ses frustrations et ses fantasmes ; puis sans transition China Blue Kathleen Turner « en action », arbore fièrement son costume de « Miss liberty 1985 » alors que le zoom arrière la découvre les jambes écartées en plein cunnilingus, déclamant son discours :
Je servirai toujours mon pays et resterai ce phare lumineux de l’espoir guidant la nation tout autour du monde, pour répandre le véritable esprit de liberté qui est l’Amérique.
En guise de leitmotiv musical, la Symphonie du Nouveau monde de Dvorak retentit, parodiée au synthétiseur par Rick Wakeman (leader de Yes), nouvelle occasion de fustiger les splendeurs de cet Eden, de ce pays enchanteur… que Ken Russel présente comme un joyeux cauchemar.

Critique Olivier Rossignot sur Culturopoing 





Portrait décadent, irritant, émouvant et sacrément excitant d'une styliste coincée nommée Joanna, qui se transforme en pute complètement barrée une fois la nuit tombée, la fameuse China Blue. Dans ses aventures sexuelles nocturnes, elle croisera la route de Bobby, petit détective qui enquête sur Joanna, suspectée d'espionnage industriel, et surtout le révérend Peter Shayne qui la harcèle pour la faire revenir dans le droit chemin. Véritable consécration du potentiel physique de Kathleen Turner (qui avait déjà fait monter l'érectomètre assez haut dans La Fièvre au corps en 1981) et qui en fera un des sex-symbols des 80's, le film de Ken Russell est une suite de séquences délirantes et colorées, entre vulgarité assumée et fulgurance esthétique, plus crues les unes que les autres, et où l'humour n'est pas absent. Ecran large

samedi 7 janvier 2017

Bordel par le trou de la serrure

Les prostitués font assurément plus de fellations qu'elles ne subissent de cunnilingus. Pourtant on peut quand même trouver de quoi faire un billet.

Pour Edgar Degas peintre du mouvement  aussi bien avec ses danseuses, ses femmes au bain que ses dessins et monotypes de maisons closes. Ses cunnis ce sont des moments d'intimités entre les prostituées vu par le trou de la serrure. Ces dessins ne sont pas destinés au public et beaucoup ont parait-il été détruit après son décès (les plus explicites?)




J'ai un peu de mal à envisager Degas comme le misogyne décrit par beaucoup. Paul Gauguin s'interrogeait : qui connaît Degas?
On le voit ci dessous dans cet autoportrait avec les soeurs Lerolle.


L'autre peintre du bordel c'est bien sur Henri de Toulouse-Lautrec

Et ce tableau Bordel de la rue des moulins : Rolande







mercredi 4 janvier 2017

Les gousses vous avez raison

Les gousses vous avez raison
raison de taillader les sexes érigés
comme les cous tendus des poules vers le grain
raison de recracher le sperme âcre et gluant
raison de rejeter l'éventrement brutal
nous ne vous aimons pas

Nous n'avons pas besoin de vous les gousses
nos sexes resteront las et morts devant vous
sexes mous, plus méprisants
que vos miroirs qui vous regardent
pourtant nous aimerions parfois nous abreuver
du lait frais de vos figues fendues
broyer entre nos dents vos seins aux pointes sombres
écarter de nos mains douces vos coins d'ombre
et blottir notre langue au creux de vos vagins
plus beaux de n'avoir pas connu le coutre révoltant
le doigt capuchonné plein de foutre et de sang.


Boris Vian Ecrits pornographiques 

 Photo : Tony Ward

dimanche 1 janvier 2017

Un calice exaspéré


Commencer l'année avec Boris Vian qui vante le sexe proscrit par l'Etat bras armée d'une conspiration pour le nuisible. Et puisque l'amour, qui est tout de même, je le répète, le centre d'intérêt de la majorité des gens sains, est barré et entravé par l'Etat, comment s'étonner que la forme actuelle du mouvement révolutionnaire soit la littérature érotique? Extrait de la conférence sur l'utilité d'une littérature érotique en 1948.



Illustration T. Mertens pour Johannes Gros (à confirmer)

Ce sur quoi, percevant une certaine humidité sur ma lèvre supérieure, je léchai cette humidité et ma langue pénétra dans une fente charnue et brûlante qui entreprit à cet instant une longue série de contractions. J'aspirais le jus succulent qui me coulait maintenant dans la bouche et je me rendis compte alors que quelqu'un se tenait étendu sur moi de tout son long, tête-bêche, me rongeant le membre tandis que lui rendais, de l'autre côté, la politesse ; moi, David Benson, j'étais en train de brouter l'organe d'une créature, et j'en tirais un plaisir extrême.
Cette constatation me frappa d'ans l'instant que, pris d'un violent transport, je laissai échapper une grande quantité de sperme, avalé aussitôt. En même temps, les cuisses qui m'enserraient la tête se raidirent; je fis de mon mieux, plongeant et ramenant la langue aussi vite que je le pouvais, et j'absorbai tout ce que je pus tirer du calice exaspéré qui dansait contre ma bouche.


Cet extrait de Drencula de Boris Vian est apprécié de nos amis hispaniques d'ici et .


una mata de vello me rozaba la nariz y la boca; un olor particular, un poco mareante, me llenaba la nariz y, cuando levanté las manos, me topé con dos globos lisos y sedosos que se estremecieron al tocarlos y se levantaron ligeramente; en éstas, percibí cierta humedad en mi labio superior, lamí esa humedad y mi lengua entró en una raja carnosa y ardiente que, en ese instante, inició una larga serie de contracciones. Sorbí el suculento jugo que entonces se me derramaba en la boca y me percaté de que alguien estaba tumbado sobre mí boca abajo todo lo largo que era y me comía el miembro mientras yo le devolvía la cortesía por el otro lado; yo, David Benson, estaba chupándole el órgano a una criatura, y eso me producía un placer extremo”

Meilleurs voeux pour 2017