dimanche 28 avril 2013

Cunnilingus en Grèce antique

En Grèce les combats politiques étaient intenses et relayés dans les sphères de la philosophie et du théâtre.
Aristophane est le grand combattant du camp des anti-démocrates.
Et est-ce un hasard si c'est lui qui fait du cunnilingus le signe de l'infamie.
 
Le chœur des cavaliers :
 
Il a un frère qui, dans sa conduite n’est pas de la même famille,
Ariphradès le dépravé, et c’est même ce qu’il veut :
ce n’est pas seulement un dépravé, sinon je ne m’en serais pas aperçu,
ni un dépravé intégral. Il a inventé quelque chose de plus.
Il souille sa langue dans des plaisirs infâmes

en léchant dans les bordels la rosée dégoûtante,
en salissant sa barbe, en remuant les braises,
en faisant des choses dignes de Polymnestos et en étant collé à Oionichos.
Qui ne vomit pas devant un tel homme,
ne boira jamais avec nous à la même coupe.
 
Aristophane les cavaliers - 425 avant JC
 
 
On retrouve le personnage d'Ariphadès dans la paix :
 
TRYGÉE. Eh bien! Personne de vous ne dit qui sera le gardien ?
Viens ici, Théoria ; je te conduis et je te place au milieu d'eux.
L'ESCLAVE. En voilà un qui fait signe !
TRYGÉE. Qui donc ?
L'ESCLAVE. Qui ? Ariphradès : il demande instamment que
tu la lui conduises.
TRYGÉE. Non, mon cher, il fondra sur elle et en pompera
le suc. Allons, toi, dépose tout cet attirail par terre. Conseil,
Prytanes, vous voyez Théoria. Considérez quels biens je
vous apporte et je vous livre. Vous pouvez tout de suite lui
lever les deux jambes en l'air et consommer le sacrifice.
Voyez comme cette cuisine est belle, et c'est pour cela
qu'elle est toute noircie : avant la guerre, le Conseil avait là
ses casseroles. En la possédant, nous pourrons, dès
demain, entrer brillamment en lice, lutter par terre,
marcher à quatre pattes, la jeter sur le coté, nous tenir à
genoux, tête baissée, puis, frottés d'huile, comme au
pancration, frapper en jeune homme, fouiller et agir tout
ensemble du poing et du pénis.
 
Dans l'assemblée des femmes il ne fait que passer : Praxadora : Ariphradès, cesse de bavarder : passe et assieds-toi.

samedi 27 avril 2013

Frigide cunnilingus

Pendant la nuit nous avions rejeté la couverture et le drap de dessus, et Paola était étendue sur le dos, les jambes relevées, respirant sans un bruit. Nous ne semblons jamais autant à la merci de notre corps, la proie de notre inconscient, que lorsque nous sommes endormis. Le coeur battant, je décidai de tenter le tout pour le tout. Lentement, je lui écartai les jambes, tel un voleur écartant des branches pour frayer subrepticement son chemin dans un jardin. Derrière la touffe d'herbe blonde, je voyais son bouton rose foncé, avec ses deux longs pétales légèrement ouverts, comme si eux aussi avaient été sensibles à la chaleur. Ils étaient particulièrement ravissants et, toujours avide, je me mis à les humer et à les lécher. Les pétales ne tardèrent pas à s'amollir et je savourai bientôt la rosée de bienvenue, bien que le corps restât immobile. Paola devait maintenant être réveillée, mais elle n'en montrait rien; elle se maintenait dans cet état rêveur où l'on essaie d'échapper à la responsabilité de ce qui va arriver en déclarant d'avance n'être ni vainqueur ni vaincu. Dix-minutes, ou peut-être une demi-heure plus tard (le temps s'était dissous dans une odeur de pin), ses entrailles commencèrent à se contracter et à se relâcher, et, en frémissant, elle accoucha enfin de sa jouissance, ce fruit de l'amour dont ne peuvent se passer même les amants d'un jour. Quand la coupe déborda, elle me prit les bras pour m'attirer contre elle et je pus enfin la pénétrer la conscience tranquille."

Stephen Vizinczey - Eloge des femmes mûres, Les souvenirs amoureux d'Andras Vajda - Chapitre 15, Du bonheur avec une femme frigide

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On découvre ainsi au fil des pages Ilona (30 ans) dont András tombe éperdument amoureux et qu'il tentera en vain de séduire pendant plus de deux ans. Zsuzsa la matrone boulotte (40 ans), Boby la joyeuse divorcée blonde (34 ans), Nusi la mère de famille délaissée par son époux (31 ans), Paola la belle italienne frigide (36 ans), Ann la canadienne aux rondeurs provocantes… et beaucoup, beaucoup d'autres.. mais toutes décrites d'une façon très belle, et avec beaucoup de profondeur psychologique, malgré parfois la brièveté des passages qui leurs sont consacrés.



Est-ce aussi simple de sortir de la frigidité? Quoi qu'il en soit une belle scène et l'occasion de lier Sartre et le cunnilingus.

Sex surrogate thérapie sexuelle par cunnilingus

Le cunnilingus nominé aux oscars c'est à souligner. C'est grâce au film the sessions que cette gloire est arrivée. The sessions est tiré du texte On seeing a sex surrogate de Mark O'Brien.

La découverte du sexe à 38 ans quand on est bloqué sur un lit par la polio et que l'on est croyant.

Le premier cunnilingus : Cheryl got into the bed and adjusted herself so that I could give her cunnilingus. I had to stop it after a minute or so because I began to feel as though I were suffocating. But I had wanted to do something to give her pleasure, ... (On seeing a sex surrogate)

Dans le film quand Mark parle de foi, il y a en arrière fond sonore une discussion sur le sexe "Dans le cunnilingus, tout est question d'endurance, heureusement, je fume de l'herbe...". Différent

Lorsque Mark interprété par John Hawkes peut déguster le sexe d'Helen Hunt il manquera d'étouffer.


Helen Hunt nude - The Sessions (2012) powered by YouPorn.

 Est-ce que ce film va libérer le débat sur les assistants sexuels?

Lundi 25 mars 2013, le Conseil général de l'Essonne a voté le lancement d'une "réflexion aux enjeux de l'éveil et de l'accompagnement dans la sexualité des personnes lourdement handicapées".

dimanche 14 avril 2013

Ile elles

De Saint-John Perse je ne connais pas grand chose. Sa poésie m'intimide. Je connais toutefois sa terre de naissance, les filles issues du même sang, de la même histoire, des mêmes lieux, peut être de la même éducation.
Je découvre la puissance érotique de ses mots,et chez Tardieu notamment des extraits de Étroits sont les vaisseaux Amers
 
Ô femme prise dans son cours, et qui s’écoule entre mes bras comme la nuit des sources, qui donc en moi descend le fleuve de ta faiblesse ? M’es-tu le fleuve, m’es-tu la mer ? Ou bien le fleuve dans la mer ? M’es-tu la mer elle-même voyageuse, où nul, le même, se mêlant, ne s’est jamais deux fois mêlé?
Ô femme prise à son arôme et femme prise à son essence, lèvres qui t'ont flairée ne fleurent point la mort Et comme le sel est dans le blé, la mer en toi dans son principe, la chose en toi qui fut de mer, t’a fait ce goût de femme heureuse et qu’on approche…O mon amour au goût de mer…étroits sont les vaisseaux, étroite l’alliance, et plus étroite ta mesure, ô corps fidèle de l’Amante…Tu sens l’eau verte et le récif, tu sens la vierge et le varech, et tes flancs sont lavés aux bienfaits de nos jours. Tu sens la pierre pailletée d’astres et tu sens le cuivre qui s’échauffe dans la lubricité des eaux….Etroite la mesure, étroite la césure qui rompt en son milieu le corps de la femme comme le mètre antique…La mer lubrique nous exhorte et l’odeur de ses vasques erre dans notre lit…Rouge d’oursin les chambres du plaisir. Hommage à la complicité des eaux ! Il n’est point d’offense pour ton âme…plaise au plaisir sacré de joindre sa victime, et que l’Amante renversée dans ses enveloppes florales livre à la nuit de mer sa chair froissée de grande labiée !

Et ce vers également :

Là s’échauffait, avant la nuit, l’odeur de vulve des eaux basses

La Guadeloupe est une île femme notamment la Basse Terre Luxuriante, avec ses rivières multiples, bassins d'eaux transparentes, parfois chaudes. Une question : cette présence de la femme, et la façon dont Saint John Perse en parle d'où vient-elle de la Guadeloupe? des femmes de sa vie?

Sa relation avec son île natale je l'ai comprise grâce à Giovanna Devincenzo de l'errance à l'alliance et à Patrick Chamoiseau

Des femmes de sa vie : il y a sa mère, ses trois soeurs (Le père d'Alexis Léger meurt en 1907, 8 ans après avoir quitté la Guadeloupe, Alexis à 20 ans), il ne se marie qu'en 1958 mais je ne connais rien de sa vie sentimentale.
L'éloge de la femme de la féminité me semble être un éloge à la présence de la femme partout en nous, dans nos souvenirs, notre enfance, nos désirs d'homme. Une féminité vécue dans la plantation car l'enfant appartient au monde des femmes et il la respire comme il respire son île. Dans l'exil, il quitte son île et le monde des femmes et naturellement ces deux composantes reviennent dans les mots réminiscent du poète.

Sur un ton plus anecdotique, j'ai conté mes aventures d'outre-mer dans le billet les héritières de Guadeloupe.

vendredi 12 avril 2013

Il est pollué mon bidet?

J'ai retenu une petite annecdote dans l'imaginaire érotique de l'hygiène intime de Denise Jodelet. Voilà ce qu'elle nous raconte : Les interdits qui entourent ce que l’on appelle « la pièce d’eau des cuisses » laissent voir encore aujourd’hui le poids des préjugés qui entourent les soins du sexe féminin.
Le fonctionnement du bidet relève en France d’une législation spécifique interdisant, contrairement à ce qui se fait dans d’autres pays, son alimentation en eau par jet ascendant. Une norme 10 adoptée en 1969 stipule : « Il ne doit y avoir aucun dispositif permettant une communication, même temporaire, voulue ou fortuite, entre les réseaux de distribution d’eau potable et les eaux polluées. »
Jusqu’où se va se nicher un imaginaire inquiet qui voit s’infiltrer, à rebours, dans les eaux ascendantes du jet vertical, les impuretés du sexe féminin.
Je ne connaissais pas la pièce d'eau des cuisses, qui n'est pas la pièce d'eau des suisses du palais de Versailles. Et je vous propose un petit jet vertical que nous appelons aujourd'hui WC japonais.
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Si cela ne vous a pas suffisamment excité je vous propose une petite toilette.

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jeudi 11 avril 2013

Langue pornographique

La langue est bien sur une donnée essentielle pour un bon cunni.

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Un Gif une image animée à la mode dans les années 2010 (oui j'écris pour être lu en 2050).

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Là on est plus dans les revues 70's (oui du siècle précédent)

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 Un artiste très provoquant.

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Lana del Rey dont les lèvres ont fait parler mais je découvre l'affaire de son sexe au goût de coca.

Dans la réédition de son album, intitulé Born to Die : The Paradise Edition, Lana Del Rey a glissé un titre inédit, Cola. La chanson débute par une phrase  qui a laissé les fans et les observateurs perplexes: «My pussy tastes like Pepsi Cola» («Ma chatte a un goût de Pepsi», NDLR)
«j’ai un petit ami écossais, et c’est exactement ce qu’il m’a dit !», a raconté la chanteuse.

Vous avez aussi la version 10 heures

mercredi 10 avril 2013

Ma salive et ma bouche

La main touche une jupe,
muguets fanés, je me souviens,
tiède comme un début de peau,
un feu de sang brûle les os.

Les joncs craquent sous le corps souple,
et le miel bout dans l'oeillet pourpre,
sur le brasier de myosotis
là-haut où les oiseaux s'étirent.


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Carrière de braise rouge,
près d'une eau non doublée de tain
où toute pudeur expire
au vent venu de Si loin,

Sous août bruissant, la fièvre est fraîche,
et la brûlure encore glacée
des lèvres fanées de soif,
et du corps torride de sang.

Voici la baie de tes jambes,
avant cette île foudroyée
où peut-être un peu de neige
attend ma tête sans pensée.


La main touche une juppe est un poème d'Alain Borne, où poésie rime avec engagement. Ces mots, cet amour, un homme les relie Pierre Seghers.

lheure_399_tMan Ray A l'heure de L'observatoire les amoureux

Mes lèvres ne peuvent plus s'ouvrir
que pour dire ton nom
baiser ta bouche
te devenir en te cherchant.

Tu es au bout de chacun de mes mots
tu les emplis, les brûles, les vides.

Te voici en eux
tu es ma salive et ma bouche
et mon silence même est crispé de toi.

Je me couche dans la poussière, les yeux fermés

La nuit sera totale, tant que l'aube
et le grand jour de ta chair
ne passeront pas au-dessus de moi
comme un vol de soleils.

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Tu es ma salive et ma bouche. Ces mots font échos avec les mots de René Char (voir René Char chez la petite mélancolie).


Ma salive sur ton sexe, crie l'homme à la femme, c'est encore ton sang qui échappe au contrôle de mes mains.
man-ray_the-lovers_b03_0151_israelRésonne avec les mots de Joyce Mansour
Invitez-moi à passer la nuit dans votre bouche
Racontez-moi la jeunesse des rivières
Pressez ma langue contre votre œil de verre
Donnez-moi votre jambe comme nourrice
Et puis dormons frère de mon frère
Car nos baisers meurent plus vite que la nuit.

Déchirures 1965 Éditions de Minuit

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Laisse-moi t’aimer.
J’aime le goût de ton sang épais
Je le garde longtemps dans ma bouche sans dents.
Son ardeur me brûle la gorge.
J’aime ta sueur.
J’aime caresser tes aisselles
Ruisselantes de joie.
Laisse-moi t’aimer
Laisse-moi sécher tes yeux fermés
Laisse-moi les percer avec ma langue pointue
Et remplir leur creux de ma salive triomphante.
Laisse-moi t’aveugler.
(Cris, 1953)


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Je retrouve le vers de René Char chez François d'Alayrac
 
Non.
Certes, tu as raison.
Je ne puis admettre une Nature sans femme.

Ma salive sur ton sexe  crie l'homme  pour la femme à invertir le Ciel.

mardi 9 avril 2013

Rojan père castor et petite lapine

Feodor Stepanovich Rojankovsky dit Rojan bénéficie d'une page wikipédia extrèmement complète. On y apprend tout de sa vie mouvementée dans les soubressauts de l'histoire du XXième siècle de la Russie aux Etats unis en passant par la France.

Amoureux de l'érotisme nous connaissons Rojan comme les petits enfants aiment les aventures de père castor qu'il a illustré. 

Il a laissé aussi des lettres illustrées. Ce n'est pas le seul a être spécialiste de la litterature pour enfants et l'érotisme.


Son Idylle printanière est considéré comme Le chef-d'oeuvre imprimé de Rojan et l'un des plus beaux portefeuilles érotiques du XXe siècle.

Après une rencontre dans le métro, un couple entame un flirt très poussé dans le taxi qui l'emmène dans un hôtel où les nouveaux amants pourront enfin savourer pleinement leur intimité

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D'autres gravures ici
Et les illustrations ci dessous de Françoise ou les plaisirs du mariage de Wanda de S. attribuables selon les experts à Rojan. On ne sait pas grand chose donc de cet ouvrage si ce n'est que le mariage est pour tous.

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vendredi 5 avril 2013

Bouffant là où elle pisse

Extrait de la route des Flandres de Claude Simon où l'on passe de la mort au corp à l'occasion d'un mot

cela me tomba dessus comme si on m’avait jeté brusquement sur la tête une couverture m’emprisonnant, tout à coup tout fut complètement noir, peut-être étais-je mort peut-être cette sentinelle avait-elle tiré la première et plus vite, peut-être étais-je toujours couché là-bas dans l’herbe odorante du fossé dans ce sillon de la terre respirant humant sa noire et âcre senteur d’humus lappant son chose rose mais non pas rose rien que le noir dans les ténèbres touffues me léchant le visage mais en tout cas mes mains ma langue pouvant la toucher la connaître m’assurer, mes mains aveugles rassurées la touchant partout courant sur elle son dos son ventre avec un bruit de soie rencontrant cette touffe broussailleuse poussant comme étrangère parasite sur sa nudité lisse, je n’en finissais pas de la parcourir rampant sous elle explorant dans la nuit découvrant son corps immense et ténébreux, comme sous une chèvre nourricière, la chèvre-pied (il disait qu’il faisait ça aussi bien avec leurs chèvres qu’avec leurs femmes ou leurs sœurs) suçant le parfum de ses mamelles de bronze atteignant enfin cette touffeur lappant m’enivrant blotti au creux soyeux de ses cuisses je pouvais voir ses fesses au-dessus de moi luisant faiblement phosphorescentes bleuâtres dans la nuit tandis que je buvais sans fin sentant cette tige sortie de moi cet arbre poussant ramifiant ses racines à l’intérieur de mon ventre mes reins m’enserrant lierre griffu se glissant le long de mon dos enveloppant ma nuque comme une main, il me semblait rapetisser à mesure qu’il grandissait se nourrissant de moi devenant moi ou plutôt moi devenant lui et il ne restait plus alors de mon corps qu’un fœtus ratatiné rapetissé couché entre les lèvres du fossé comme si je pouvais m’y fondre y disparaître m’y engloutir accroché comme ces petits singes sous le ventre de leur mère à son ventre à ses seins multiples m’enfouissant dans cette moiteur fauve je dis N’allume pas, j’attrapai son bras au vol elle avait un goût de coquillage salé je ne voulais connaître, savoir rien d’autre, rien que lapper sa
et elle : Mais tu ne m’aimes pas vraiment
et moi : Oh bon Dieu
et elle : Pas moi ce n’est pas moi que tu
et moi : Oh bon Dieu pendant cinq ans depuis cinq ans
et elle : Mais pas moi je le sais pas moi M’aimes tu pour ce que je suis m’aurais tu aimé sans je veux dire si
et moi : Oh non écoute qu’est ce que ça peut faire laisse-moi te Qu’est ce que ça peut faire à quoi ça rime laisse-moi je veux te
moule humide d’où sortaient où j’avais appris à estamper en pressant l'argile du pouce les soldats fantassins cavaliers et cuirassiers se répandant de la boîte de Pandore (engeance toute armée bottées et casquées) à travers le monde la gent d'armes ils avaient une plaque de métal en forme de croissant suspendue au cou par une chaîne étincelante comme de l'argent des galons des torsades d'argent ça avait quelque chose de funêbre de mortel ; je me rappelle ce pré où ils nous avaient mis ou plutôt parqué ou plutôt stockés : nous gisions  couchés par rangées successives les têtes touchant les pieds comme ces soldats de plomb rangés dans un carton, mais en arrivant elle était encore vierge impolluée alors je me jetai par terre mourant de faim pensant Les chevaux en mangent bien pourquoi pas moi j'essayai de m'imaginer me persuader que j'étais un cheval, je gisais mort au fond du fossé dévoré par les fourmis mon corps tout entier se changeant lentement par l'effet d'une myriade de minuscules mutations en une matière insensible et alors ce serait l'herbe qui se nourrirait de moi ma chair engraissant la terre et après tout il n'y aurait pas grand-chose de changé, sinon que je serais simplement de l'autre coté  d'un miroir où (de cet autre côté) les choses continuaient peut-être à se dérouler symétriquement c'est à dire que là-haut elle continuerait à croître toujours indifférent et verte comme dit-on les cheveux continuent à pousser sur les crânes des morts la seule différence étant que je boufferais les pissenlits par la racine bouffant là où elle pisse suant nos corps emperlés exhalant cette âcre et forte odeur de racine, de mandragore, j'avais lu que les naufragés les ermites se nourrissaient de racines de glands et à un moment elle le prit d'abord entre ses lèvres puis tout entier dans sa bouche comme un enfant goulu c'était comme si nous nous buvions l'un l'autre nous désaltérant nous gorgiant nous rassasiant affamés, espérant calmer un peu ma faim j'essayer de la mâcher, pensant C'est pareil à de la salade, le jus vert et âpre faisant mes dents râpeuses un brin effilé me coupa la langue comme un rasoir me brûlant, par la suite l'un d'eux m'apprit à reconnaître celle que l'on pouvait manger par exemple la rhubarbe : ............ et bientôt le pré tout entier se trouva piétiné et souillé entièrement recouvert par les rangés de corps étendus têtes contre pieds et dans les aubes grises l'herbe aussi était grise couverte de rosée que je buvais la buvant par là tout entière la faisant entrer en moi tout entière comme ces oranges où enfant malgré la défense que l'on m'en faisait disant que c'était sale mal élevé bruyant j'aimais percer un trou et presser, pressant buvant son ventre les boules de ses seins fuyant sous mes doigts comme de l'eau une goutte cristalline rose tremblant sur un brin incliné sous cette légère et frissonnante brise qui précède le lever du soleil reflétant contenant dans sa transparence le ciel teinté par l'aurore je me rappelle ces matins inouis pendant toute cette période jamais le printemps jamais le ciel n'avait été si pur lavé transparent, les fins de nuits froides nous nous serrions l'un contre l'autre dans l'espoir de conserver un peu de chaleur encastrés l'un dans l'autre en chien de fusil je pensais qu'il l'avait tenue comme cela mes cuisses sous les siennes cette soyeuse et sauvage broussaille contre mon ventre enfermant le lait de ses seins dans mes paumes au centre desquelles leurs bouts rose thé mais humides brillants (quand j'éloignai ma bouche il était d'un rose plus prononcé vif comme irrité enflammé d'une matière grumeleuse meurtrie, un fil étincelant l'unissant encore à mes lèvres, je me rappelle que j'en vis un minuscule sur un brin d'herbe laissant derrière lui une traînée lumineuse et métallique comme de l'argent, si petit qu'il le faisait à peine ployer sous son poids avec sa minuscule coquille en colimaçon chaque volute rayée de fines lignes brunes son cou fait aussi d'une texture grumeleuse en même temps fragile et cartilagineuse s'étirant s'érigeant ses cornes s'érigeant mais rétractiles quand je les touchai pouvant s'ériger et se rétracter, elle qui n'avait jamais allaité désaltéré été bue par d'autres que des rudes lèvres d'homme : au centre il y avait on pouvait deviner comme une minuscule fente horizontale aux bords collés d'où pourrait couler d'où jaillissait invisible le lait de l'oubli ) s'érigeant s'appliquant comme deux taches, comme les têtes des clous enfoncés dans mes paumes pensant Ils ont compté tous les os, pouvant semblait-il entendre mon squelette entier s'entrechoquer, guettant la montée de l'aube froide, agités d'un tremblement continu nous attendions le moment où il ferait suffisamment jour pour qu'on ait le droit de se lever alors j'enjambai avec précaution les corps emmêlés (on aurait dit des morts) jusqu'à l'allée centrale où allaient et venaient les sentinelles aux colliers de métal comme des chiens: debout alors j'en avais encore pour un moment à trembler, grelottant, cherchant à me rappeler quelle est cette cérémonie où ils sont tous étendus par terre rang après rang les têtes touchant les pieds sur les dalles froides de la cathédrale, l'ordination je crois ou la prise de voile pour les jeunes filles les vierges étendues de tout leur long de part et d'autre de la travée centrale où passe dans les nuages d'encens le vieil évêque semblable à une momie desséchée et couverte d'or, de dentelles, agitant faiblement sa main gantée d'amarante et baguée chantant d'une voix exténuée à peine audible les mots latins disant qu'ils sont morts pour ce monde et il parait qu'on étend alors un voile sur eux, l'aube uniformément grisâtre s'étendant sur la prairie et dans le bas un peu de brume stagnait au-dessus, du ruisseau mais ils ne nous permettaient de nous lever que lorsque le jour était franchement là et en attendant nous restions à grelotter tremblant de tous nos membres étroitement encastrés enlacés je roulai sur elle l'écrasant de mon poids mais je tremblais trop fébrile tâtonnant à la recherche de sa chair de l'entrée de l'ouverture de sa chair parmi l'emmêlement cette moiteur légère touffue mon doigt maladroit essayant de les diviser aveugle mais trop pressé trop tremblant alors elle le mit elle-même une de ses mains se glissant entre nos deux ventres écartant les lèvres du majeur et de l'annulaire en V tandis que quittant mon cou son autre bras semblait ramper le long d'elle-même comme un animal comme un col de cygne invertébré se faufilant le long de la hanche de Léda (ou quel autre oiseau symbolique de l'impudique de l'orgueilleuse oui le paon sur le rideau de filet retombé sa queue chamarrée d'yeux se balançant oscillant mystérieux) et à la fin contournant passant sous sa fesse repliée m'atteignant le poignet retourné posant sa paume renversée à plat sur moi comme pour me repousser mais à peine contenant mon impatience, puis le prenant l'introduisant l'enfouissant l'engloutissant respirant très fort elle ramena ses deux bras, le droit entourant mon cou le gauche pressant mes reins où se nouaient ses pieds, respirant de plus en plus vite maintenant le souffle coupé chaque fois que je retombais la heurtais l'écrasais sous mon poids m'éloignant et la heurtant elle rebondissait vers moi et à un moment il sortit mais elle le remit très vite cette fois d'une seule main sans lâcher mon cou, maintenant elle haletait gémissait pas très fort mais d'une façon continue sa voix changée tout autre que je ne connaissais pas c'est-à-dire comme si c'était une autre une inconnue enfantine désarmée gémissant se faisant entendre à travers elle quelque chose d'un peu effrayé plaintif égaré je dis Est-ce que je t'aime? je la heurtai le cri heurtant sa gorge étranglé elle parvint pourtant à dire :
Non.

Une partie du texte provient du désordre et une autre de pleasant fountains

Tu ne lécheras point

Comment et pourquoi le léchage, lécher qui est un réflexe originel archaïque, qui demeure un acte essentiel chez tous les animaux, est-elle devenu un grand refoulé chez l'homme civilisé?

Tu ne lècheras pas impose la religion, 
Ne lèche pas tes doigts impose les règles de la civilité, 
Ne lèche pas impose la morale, la politique, l'éducation, les bonnes mœurs, le bon père de famille, le bourgeois, la morale prolétarienne, la psychanalyse, l’hygiène ...

Le péché vient de la bouche nous dit la bible dans le livre de la Genèse 
Or tous deux étaient nus, l'homme et sa femme, et n'avaient pas honte l'un devant l'autre.
(...)
La femme vit que l'arbre était bon à manger et séduisant à voir, et qu'il était, cet arbre, désirable pour acquérir le discernement. Elle prit de son fruit et mangea. Elle en donna aussi à son mari, qui était avec elle, et il mangea.
Alors leurs yeux à tous deux s'ouvrirent et ils connurent qu'ils étaient nus ; ils cousirent des feuilles de figuier et se firent des pagnes.

Un autre texte biblique est significatif : le livre des juges Gédéon le tri des combattant qui s'applique spécifiquement au laqaq qui en hébreux signifie lécher, laper :

Gédéon fit descendre le peuple au bord de l'eau et l'Eternel dit à Gédéon: «Tous ceux qui laperont l'eau avec la langue comme le ferait un chien, tu les sépareras de tous ceux qui se mettront à genoux pour boire.»
Ceux qui burent l'eau en la portant à la bouche avec leur main furent au nombre de 300, et tout le reste du peuple se mit à genoux pour boire.
L'Eternel dit alors à Gédéon: «C'est par les 300 hommes qui ont lapé l’eau que je vous sauverai et que je livrerai Madian entre tes mains. Que tout le reste du peuple reparte, chacun chez soi.»

Dans le livre des roisEt le seigneur a dit : En ce lieu où les chiens ont léché le sang de Naboth, ils lécheront ton sang

Foutre, ça fout la trouille.

Et la psychanalyse prend la relève de la religion en ne tolérant le stade oral que pour les premiers mois de l'enfant. La bouche devient ensuite la voie noble du langage.

Alors que le léchage chez l'animal permet de communiquer, se nettoyer, s'humidifier, se soigner, découvrir, chez l'homme civilisé il serait simplement régressif?

On pourrais croire que François Villon en rajoute qui plaint le temps de la jeunesse, jeunesse qui n'est qu'abus et ignorance,

Si ne crains avoir despendu 
Par friander ne par leschier ;

Leschier ici voudrait dire gueuletonner.

Il ne nous reste que deux expressions positives du bon léchage :
lécher l'ours (vous connaissez plutôt l'ours mal léché) et se lécher les babines

Le Tiers-Livre, Rabelais

Comme un ours naissant n'a pieds ne mains, peau, poil ne teste : ce n'est qu'une pièce de chair rude et informe. L'ourse, à force de leicher, la mect en perfection de membres. 

Comme cette citation était prononcé par le juge Bridoye, l'expression est restée pour les juges qui prennent du temps à rendre leur verdict.

Il est temps désormais que le juge se hâte :
N'a-t-il point assez léché l'ours ?

La Fontaine Les Frelons et les mouches à miel

Et puis l'animalesque se lécher les babines, voire se pourlécher les babines. Il n'y a pas de mal à se montrer que l'on est content.

Allez pour finir un bon conseil : léchez prise

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mercredi 3 avril 2013

Il ne faut pas juger une fille sur ses lèvres

Pour contredire l'image hégémonique des fines lèvres, Emma, une Australienne de 24 ans, a lancé le Large Labia Project (le projet grosses lèvres).

I’m Emma. I’m an ordinary girl. I’m Australian, with Italian heritage. I am very sexual, flirty, sometimes deviant, but otherwise pretty normal.
I have medium-large labia. I have meaty outer lips, & asymmetrical inner lips with one longer than the other. One is smooth. One is a bit wrinkly. Yet I love my labia. But some women don’t love theirs for a number of reasons. This blog is all about showing the beauty of large, long, thick, fleshy vulva. I’ll be showing pictures of my labia and I’d like you to submit your stories, your feelings and photos of your labia too, and together we’ll help each other and other women feel better about ourselves.

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Voir également le travail de Frannie Adams sur 400 culs et sur le même site le fashion de la vulve.
Quelques infos clés de l'Interview d'emma
La labiaplastie est la chirurgie plastique qui se développe le plus en Australie, en Angleterre et aux Etats-Unis.

C’est fou que des mecs soient prêts à juger une fille sur ses lèvres !

Et dire que durant des siècles l'image public du pubis ne pouvait même pas être ça :

 
 Vulves artistiques par Betty Dodson chez Nude and erotic art.

Du vagin au clitoris

Il me posa sur le dos, par terre sur les petits carreaux chauds et glissants, souleva mes reins des deux mains, les doigts fermement plaqués dans le creux, jusqu’à la colonne vertébrale, les pouces sur le ventre ; il mit mes jambes sur ses épaules, et porta sa langue à ma vulve. Je me cambrai brusquement. L’eau de la douche me frappait des milliers de fois, tout doucement, sur le ventre et les seins. Il me léchait du vagin au clitoris, régulièrement, la bouche collée aux grandes lèvres. Mon sexe devint une surface ravinée d’où ruisselait le plaisir, le monde disparut, je n’étais plus que cette chair à vif, d’où giclèrent bientôt de gigantesques cascades, les unes après les autres, continuellement, l’une après l’autre, infiniment.
Enfin, la tension faiblit, mes fesses retombèrent sur ses bras, je récupérai peu à peu, sentis l’eau sur mon ventre, vis à nouveau la douche, et lui, et moi.


Alina Reyes Le boucher Pleasant fountains

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mardi 2 avril 2013

La fée électricité

Ah ! cette minuscule verge de femme, qu’elle recelait de joie et quelle puissance elle possédait, de sa cachette entre les lèvres du sexe, d’où son rayonnement était comme une électricité répandue !

Renée Dunan 

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Renée Dunan a écrit une cinquantaine d'ouvrages sur une courte période. L'essentiel de ses écrits ont été édités entre 1924 et 1934. Elle a publié jusqu'à huit titres par an.
Elle a commencé sa carrière de journaliste littéraire en 1919. Qualifiée de « vitrioleuse » et de « pétroleuse », elle était une critique redoutée.
Féministe, anarchiste, dadaïste, pacifiste : tous ces qualificatifs lui conviennent.

L'Étonnant Monsieur de Steinthal
Revoyons les troubles du docteur de Laize

Il imagina une théorie freudienne de son cas.
- Cet Autrichien, tout de même, je l’ai honni, vomi, presque insulté jadis. Ce n’est pas si bête son idée. En somme…
Il s’appliqua à suivre une explication logique.
- En somme, je refoule, voilà la vérité. Je suis fils de cinq générations de notaires. Ce furent gens pudiques et bourrés de dignité. Ils m’ont laissé la mécanique à faire la vergogne, mais pas les inhibitions éthiques.
Il se frotta les mains :
- C’est là que gît le lièvre. Je porte les contraintes morales de ces ancêtres, mais sans leur morale même. En somme, j’ai cultivé l’amour de cette pauvre Louise dans un domaine quasi anesthésique, par le mouvement devenu automatique de l’amour sentimental. C’est cela. Je fais du romantisme dans l’inconscient.
Il s’arrêta de raisonner :
- Mais que diable, tout de même, ces scènes de cochonneries, ce n’est pas seulement romantique ? Comment expliquer cela ?
(...)

Freud n’avait pas songé à ce traitement. Je vais me guérir par la satiété ou le dégoût…

Louise Dormienne (René Dunan), Les Caprices du sexe ou les Audaces érotiques de Mademoiselle Louise de B…, 1928

lundi 1 avril 2013

Dégustations

Dans ma bouche de François Simon 2012
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Un repas ce n'est pas une suite de plats, c'est un regard sur la vie. Il note, comme à regret: «À peine la bouche retrouve-t-elle de l'air que déjà la perspective d'un nouveau repas claironne.»
65683_Nel12_123_335loDans ma bouche, François Simon alterne la dégustation d'un lièvre à la royale au Bascou et ses cunnilingus à Manuela, Katsumi, Flore... - son activité favorite avec l'écriture.
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Le sexe avec les mots de la bouche.
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Et pour le plaisir je l'adore
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