Viens ici, tête triste, lèche moi. Aussitôt je m'enfouis en elle et j'adore. En même temps mémoire de la figure sombre de l'un des rois dans l'Adoration de Poussin, air grave, tête sévère et triste, oui, comme si sur elle retentissait l'angoisse du destin de cette belle chair enfantine montrée là. L'annonce aussi du scandale inscrit dans le pur corps exposé là. Donc j'adorais et adorant, la tête triste plantée en elle par la langue et par les dents je me souvenais du chagriné visage du roi adorateur de Poussin sur quoi se reflète le destin de l'Agneau. Agnus Dei. Te semper adorabo in excelsis et profundis. Et sicut Lola vincit me adorabo carnem tuam et in profundis urinam.
(...)
Mais vous êtes le seul à les voir, ces gouffres, monsieur le sale, où nous ne voyons qu'un corps de cochonne à quoi s'agrippe un malade ! Vous n'auriez pas tort, chers censeurs, si vous viviez dans le même tableau que moi.
Passage de l'ombre Jacques Chessex
Je me sens obligé d'illustrer ce texte avec la fille au bas blanc de Gustave Courbet le tableau dans lequel je vis. Et vous dans quel tableau vivez-vous?
Pour le coté adoration cette sculpture de Fritz Klimsch
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