Si petit et si grand! C’est ici que tu es à ton aise, homme enfin
digne de ton nom, c’est ici que tu te retrouves à l’échelle de tes
désirs. Ce lieu, ne crains pas d’en approcher ta figure, et déjà ta
langue, la bavarde, ne tient plus en place, ce lieu de délice et
d’ombre, ce patio d’ardeur, dans ses limites nacrées, la belle image du
pessimisme. Ô fente, fente humide et douce, cher abîme vertigineux.
Salut
à toi, palais rose, écrin pâle, alcôve un peu défaite par la joie grave
de l’amour, vulve dans son ampleur à l’instant apparue. Sous le satin
griffé de l’aurore, la couleur de l’été quand on ferme les yeux.
Si petit et si grand !
Louis Aragon, le con d'Irène
Jeune
bourgeois, ouvrier laborieux, et toi, haut fonctionnaire de cette
République, je vous permets de jeter un regard sur le con d’Irène, ô
délicat con d’Irène !
Malgré son titre ordurier, Le con
d’Irène est une poésie nostalgique, un érotisme onirique et chaste, un
chant au sexe des femmes, ce lieu «de délice et d’ombre» qui offre «dans
ses limites nacrées la belle image du pessimisme».
Anne Archet Lubricités
La littérature érotique
Anne bert avec une illustration de Sandokan
Cela vaut bien un AAA Anne Archet/Anne Bert/Aragon
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