Plus
encore que le culte du cul et des pratiques sodomites que le récit
raconte (...) le récit de Rabelais est spirituellement pornographique
car il cherche le trou, la fente initiale qui engendre le monde, fente
magistrale de la femme, quasi absente du texte, omniprésente dans sa
béance mystique, (...)
Extrait de la dignité des braguettes : Rabelais pornographe Christine Escarmant
La langue de Rabelais reste un mystère pour moi mais comment ne pas penser au sexe d'une femme lorsqu'il parle de braguette : Comment on vestit Gargantua
Et
fut la forme d'icelle comme d'un arc boutant, bien estachée joyeusement
à deux belles boucles d'or, que prenoient deux crochetz d'esmail, en un
chascun desquelz estoit enchassée une grosse esmeraugde de la grosseur
d'une pomme d'orange. Car (ainsi que dict Orpheus, (libro De Lapidibus),
et Pline, (libro ultimo)) elle a vertu erective et confortative du membre naturel. L'exiture de la braguette estoit à la longueur d'une canne , deschicquetée comme
les chausses, avecques le damas bleu flottant comme davant. Mais,
voyans la belle brodure de canetille et les plaisans entrelatz
d'orfeverie, garniz de fins diamens, fins rubiz, fines turquoyses, fines
esmeraugdes et unions Persicques , vous l'eussiez comparée à une belle corne d'abondance, telle que voyez es antiquailles, et telle que donna Rhea es deux nymphes Adrastea et Ida, nourrices de Jupiter; - tousjours
gualante, succulente, resudante, tousjours verdoyante, tousjours
fleurissante, tousjours fructifiante, plene d'humeurs, plene de fleurs,
plene de fruictz, plene de toutes délices. Je advoue Dieu s'il ne
la faisoit bon veoir ! Mais je vous en exposeray bien dadvantaige au
livre que j'ay faict "De la dignité des braguettes". D'un cas vous
advertis que, si elle
estoit bien longue et bien ample, si estoit elle bien guarnie au dedans
et bien avitaillée, en rien ne ressemblant les hypocriticques
braguettes d'un tas de muguetz, qui ne sont plenes que de vent, au grand
interest du sexe féminin.
Et ce géant de parler du clitoris dans le tiers livre de Pantagruel
Quand
ie diz femme, ie diz un sexe tant fragil, tant variable, tant muable,
tant inconstant, & imperfaict, que nature me semble (parlant en tout
honneur & reverence) s'estre esguarée de ce bon sens, part lequel
elle avoit créé & formé toutes choses, quand elle a basty la femme.
Et y ayant pensé cent & cinq foys, ne sçay à quoy m'en resouldre: si
non que forgeant la femme, elle a eu esguard à la sociale delectation
de l'homme, & à la perpetuité de l'espèce humaine: qu'à la
perfection de l'individuale muliebrité. Certes Platon ne sçait en quel
ranc il les doibve colloquer, ou des animans raisonnables, ou des bestes
brutes. Car Nature leurs a dedans le corps posé en lieu secret & intestin un animal, un membre, lequel n'est es hommes:
on quel quelques foys sont engendrées certaines humeurs falses,
nitreuses, bauracineuses, acres, mordicantes, lancinantes,
chatouillantes amerement: par
la poincture & fretillement douloureux des quelles (car ce membre
est tout nerveux, & de vif sentement) tout le corps est en
elles esbranlé, tous les sens raviz, toutes affections interinées, tous
pensemens confonduz.
De manière, que si Nature ne leurs
eust arrousé le front d'un peu de honte, vous les voiriez comme
forcenées courir l'aiguillette plus espovantablement que ne
feirent oncques les Proetides, les Mimallonides, ne les Thyades
Bacchicques au iour de leurs Bacchanales. Par ce que cestuy terrible animal a colliguance à toutes les parties principales du corps, comme est evident en l'Anatomie.
Alors je vous invite également à approfondir le sens du récit, à "rompre l'os et sucer la substantifique moelle".
Illustration tiré du site de Yoni. Je n'ai pu m'en empêcher.
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