lundi 21 juin 2021

La maladresse sexuelle de Dieu

Pas un psychiatre qui ne soit un érotomane notoire. 

J’en connais un qui se rebella, il y a quelques années, à l’idée de me voir ainsi accuser en bloc tout le groupe de hautes crapules et de faiseurs patentés auquel il appartient. Moi, monsieur Artaud, me dit-il, je ne suis pas un érotomane, et je vous défie bien de me montrer un seul des éléments sur lesquels vous vous basez pour porter votre accusation. Je n’ai qu’à vous montrer vous-même, docteur L., comme élément, vous en portez sur votre gueule le stigmate, bougre d’ignoble saligaud. C’est la binette de qui introduit sa proie sexuelle sous la langue et la retourne ensuite en amande, pour faire digue d’une certaine façon. Cela s’appelle faire son beurre et trier son propre persil. Si dans le coït vous n’avez pas obtenu de glousser de la glotte d’une certaine façon que vous connaissez, et de gargouiller en même temps du pharynx, de l’œsophage, de l’urètre et de l’anus, vous ne pouvez pas vous déclarer satisfait.

Antonin Artaud Introduction à Van Gogh le suicidé de la société 1947

Antonin Artaud La maladresse sexuelle de dieu 1946

Je retiens ce titre qui vient réduire le thème du sexe à une simple maladresse du créateur et non à une oeuvre délibérée.

dimanche 20 juin 2021

Les deux amis de la feuille de rose

Nouvelle entrée dans cette anthologie : Louis de Gonzague Frick (1883-1958). Ami collégien d'Apollinaire le grand monsieur de cet anthologie, qui  lui attribua le titre de « prince de la dédicace » et le « Prince de Phyllorhodomanciens ». Est-ce parce qu'ils partageaient la même passion pour la feuille de rose?

Trou du cul de la Bien-Aimée
Te donnerai-je un nom de fleur

Lorsque ta matière embaumée
Se répand dans ma bouche en coeur

C’est toi, petit, que je préfère,
Mais j’aime aussi que ton voisin
Jute, jute comme un raisin
Afin que je me désaltère.

Ce sont là mes plus chers mignons,
Je leur donne ce qu’ils demandent
Des fruits fourrés et qu’ils me rendent
Tout imprégnés d’exhalaisons,

Gloire à ces deux trous brun et blond.

Page III du manuscrit Le calamiste alizé



Comme chien et chatte

 

Schem


Pierre Beloti ou P. Belotti le plus célèbre anonyme des années 30 (Illustration de moi poupée)

Mario Tauzin

A attribuer


Picasso - Pipo - 1901


Auguste Brouet Illustration du Calamiste Alizé

Patricia Nik-Dad ou Nik'Dad

Nandor Guncser




Peter van Strateen

samedi 19 juin 2021

Tes lèvres d’amour

Lors 

Tes lèvres d’amour entrouvriront ma vulve 

Et boiront mon désir 

Comme on boit un vin fou 

Ce désir 

Qui courait au long de mon échine 

Et faisait se cambrer mes reins 

A ton toucher si doux 

Lors 

Je ne saurai plus si c’est moi que tu aimes 

Ou seulement 

Ta joie 

De me donner l’amour


Amour, Simonne Michel Azais, Poèmes interdits, Paris, La Goelette, 1953

Illustration : William Theophilus Brown - peintre de la chaleur californienne

mercredi 16 juin 2021

Society says not ok

Regards Coupables Le dernier dessin en date qui m’a le plus marqué est le dessin d’un couple pratiquant la position 69. Ce dessin a été signalé pour violation des règles d’utilisation d’Instagram. Suite à cela, j’ai perdu l’accès à mon compte pendant plus d’un mois et demi.
 Le jour ou j’ai récupéré mon compte, j’ai décidé de republier ce même dessin mais en y ajoutant le slogan « Society says not ok » sur fond rouge en référence au travail de Barbara Kruger. J’ai subi à plusieurs reprises une censure sur les réseaux sociaux…

L'arrogante

Voici une oeuvre issue de ma série la plus hot  « Sunday Worship ». Je publie chaque dimanche une illustration d’un cunnilingus. Parce que l’on n’en voit pas assez et qu’il n’y a pas que le plaisir masculin.




mardi 15 juin 2021

Le retour de la petite queue

M. Adolphe Belot est né à la Guadeloupe. Ne lui sachez aucun gré de son style chaud et coloré, de ses conceptions vigoureuses, de ses situations osées, de ses sujets, c’est le sang créole qui coule dans ses veines. Né à quelques degrés plus loin de l’Equateur, Belot eût peut-être fait de bons petits romans à l’eau de rose, mais il est né aux Tropiques, et c’est ce qui nous a valu la Femme de feu. Le Figaro 1873.

Nouvel extrait des stations de l'amour.

Dis donc, sœur, tout à l’heure, pendant que Thérèse et moi faisions soixante-neuf, il m’a semblé sentir quelque chose… qui n’était pas fait comme le nôtre… Mais j’étais si heureuse que je n’ai pas bien regardé.

— Eh bien ! examine-le maintenant…

Thérèse écarta complaisamment les jambes, et la petite curieuse se pencha sur l’objet en question, que sa partenaire exhiba de son mieux, en glissant un coussin sous ses fesses. Line écarta les grandes lèvres et mit au jour ce qui avait déjà suscité chez moi une si vive surprise. Elle prit entre ses doigts le joli clito qui se roidit aussitôt sous cet attouchement : « Que c’est drôle, fit-elle, on dirait une affaire d’homme ! »

— Vous en avez donc déjà vu, mademoiselle ?…

— Que tu es bête !… Et les statues !…

Elle le mit entre ses lèvres, voulant le sucer.

Notre insatiable amie recommençait à pousser de nouveaux soupirs, de nouvelles exclamations ; tout à coup, elle se redressa, et grimpa sur Line qui mit le fameux petit membre juste au bon endroit, en jetant ses bras autour des reins de son « homme », s’écriant : « Oui, oui, baise bien ta petite femme… fais-moi jouir… oh ! je te sens dans moi, tu me brûles… pousse… frotte… pas si fort… va… »


Autre extrait :

J’étais assise sur le lit : Berthe me renversa, et se mit à chercher sous mes jupes, pendant que j’écartais les jambes. Elle arriva juste au point sensible qu’elle fit tressaillir ; se mettant à genoux, elle enfonça sa langue dans la grotte et saisit à pleines lèvres ce clitoris que tu connais, et qui bandait sous ses caresses. Quelle adroite gougnotte !… quelle agilité, quel art dans le frétillement rapide de sa langue pointue et pénétrante !… J’avais mis mes jambes sur ses épaules, et lui serrai tellement la tête que je faillis l’étouffer. Elle se releva à demi suffoqué mais souriante, et se précipita sur ma bouche, criblant mes lèvres de baisers passionnés. Line, restée près de la porte, nous disait : « Oh ! mes chéries, j’ai joui en vous voyant. Ce n’est pas à moi, ma petite Berthe, que tu fais minette comme cela… »

Illustration T. Mertens

lundi 14 juin 2021

Petite queue

 « Non, avec ma bouche, avec ma langue, me dit-elle… laissez-moi vous faire minette… »


Et sans attendre ma réponse, elle s’installa et promena une langue chaude, ardente, sur mon pauvre clitoris qui depuis longtemps ne s’était trouvé à pareille fête, et qui ne tarda pas à cracher sa béatitude, alors qu’elle se pâmait, car pendant ce temps-là son doigt n’était pas resté inactif.

Elle remonta vers moi et me dit câlinement : « Vous aimez cela… c’est bon, n’est-ce pas ?… »

— Oh ! oui… et toi, polissonne ?… Viens, je veux te le faire aussi…

— Oh ! non, pas ça… pas vous, madame…

— Si, si, tu m’as allumée, cochonne, je te veux… Viens…

(...)

Comme je m’étais étendue près d’elle et que ma main caressait sa fourrure soyeuse et fournie, elle écarta les cuisses, en me disant : « Oui, ça… tout ça… tout est à vous… »

Mais je fis un brusque mouvement de surprise. En mettant le doigt sur le clitoris, j’avais senti non pas un simple bouton, se gonflant plus ou moins, mais un véritable appendice, petite queue charnue qui bandait, et dont je ne m’étais pas aperçue la première fois.

— Oui, me dit-elle en m’embrassant, je l’ai très développé. C’est peut-être pour cela que je vous aime si ardemment !…

— Oh ! fais voir, ma mignonne… montre…

Elle rejeta les couvertures. Je vis alors le singulier objet : un joli clitoris rose, d’un bon pouce de longueur, qui frétillait sous mes yeux étonnés.

— C’est drôle, fis-je, on dirait une petit queue de gamin… laisse moi la sucer…

Je la pris entre mes lèvres, comme si ç’avait été la tienne. Elle ne protesta pas cette fois, et se laissa faire avec complaisance ; je la mordais et la lâchais tour à tour pour donner de grands coups de langue dans la vulve. Thérèse cependant se trémoussait convulsivement et poussait de petits cris : « Oh ! quel bonheur !… quelles délices !… pas si vite… attends… encore !… ah ! je t’aime… ta langue… ta langue… je jouis… je jouis !…


Les stations de l'amour Adolphe Belot

Auteur en 1870 de Mademoiselle Giraud, ma femme paru dans le figaro : « Le feuilleton que nous publions en ce moment, Mademoiselle Giraud, ma femme, a éveillé quelques susceptibilités. 

On trouve qu’il repose sur une donnée trop délicate et qu’il est dangereux de traiter des sujets aussi scabreux dans un journal. 

M. Adolphe Belot, plutôt que de modifier son œuvre, préfère en arrêter la publication. »

L’histoire narre les malheurs du narrateur qui épouse une jeune fille qui se refuse alors à lui. Il découvre qu’elle est l’amante d’une femme mariée. 

Le roman sera un succés. Emile Zola préfacera la réédition de 1879 (sous la signature de … Thérèse Raquin !). 

Illustration : André Collot