Illustrons l'évidence de l'évolution des mœurs et de la mise en scène du corps entre 1968 et 1973 avec le cinéma des Pays-Bas.
Le cinéaste néerlandais le plus connu Paul Verhoeven réalise Turks fruit en 1973, d'après le roman du même nom de Jan Wolkers. C'est son 2ème film. Avec Monique van de Ven et Rutger Hauer (le futur angoissant John Ryder de Hitcher et Roy Batty réplicant de classe 6 de Blade runner).
La nudité du corps de Monique van de Ven demeure vivifiante. Analyse du film sur dvdclassic
Le deuxième réalisateur néerlandais est Radley Metzger décédé il y a quelques jours
Le film Thérèse et isabelle de 1968 est symptomatique d’une forme de voyeurisme désuet. Déjà victime de le censure de ses éditeurs masculins et des réécritures de Simone de Beauvoir, Violette
Leduc est une véritable pionnière malheureusement trahie. Dans sa Préface à La Bâtarde, S de B voit juste : « Elle choque les puritains et n’est pas assez croustillante pour les cochons"
Il réalise Little mother en 1973
mardi 23 mai 2017
dimanche 21 mai 2017
Se mettre à table
Nous allons à la maison dans une euphorie hasardeuse. Puis en cuisine puis dans la chambre. Elle se déshabille tout de suite, comme si elle retirait un sparadrap. Nous nous embrassons. Ce que j'aime bien : c'est elle qui vient chercher l'aise du baiser. C'est fiévreux tout en restant dans l'observation. Sa chatte est magnifiquement irriguée.
- J'aime ton goût
- Mais tu dis cela à toutes les femmes.
- Non car le tien est si subtil.
- Subtil comment?
Je disparais sous les draps, elle écarte les cuisses, tend son cul, se laisse boire. Dans le lointain, j'entends sa voix monter en harmonie. Pourtant, sa chatte, ses cuisses, son cul semble en léger décalage. Ils bougent, ondulent, mais pas autant que sa voix.
- Alors?
- Amande douce, sérum, jus de coquillage délicat.
Dans ma bouche, François Simon
- J'aime ton goût
- Mais tu dis cela à toutes les femmes.
- Non car le tien est si subtil.
- Subtil comment?
Je disparais sous les draps, elle écarte les cuisses, tend son cul, se laisse boire. Dans le lointain, j'entends sa voix monter en harmonie. Pourtant, sa chatte, ses cuisses, son cul semble en léger décalage. Ils bougent, ondulent, mais pas autant que sa voix.
- Alors?
- Amande douce, sérum, jus de coquillage délicat.
Dans ma bouche, François Simon
Counhaye Charles
Outrage à la morale publique et aux bonnes mœurs
Depuis 1974 il n'y a plus (à ma connaissance) de livres interdits pour raisons pornographiques. La raison n'est pas un changement de loi mais la fin d'un harcèlement administratif et pénal. Comme le dit Olivier Bessard-Banquy dans le livre érotique, "au milieu des années 1970 les tracas policiers cessent comme par enchantement". Il cite Jean-Jacques Pauvert pour situer la fin des emmerdements au départ de Marcellin du ministère de l'intérieur : un homme ayant des principes personnels profonds. Pour lui, l'esprit français devait être en quelque sorte protégé de l'érotisme ou de la pornographie. Pauvert et Régine Deforges étaient les deux principales cibles de la censure du livre pornographique.
L'année 1974 est l'année phare de ces années de mise à mal du système de défense de la moralité publique et des bonnes mœurs : la mini-jupe et les cheveux longs, le MLF, la pilule, les seins nus, Emmanuelle etc. Pour certains c'est la dissolution de la société qui est en marche.
Pourtant, la révolution érotique (attendue par Boris Vian) n'a pas eu lieu et la place de la littérature pornographique reste presque insignifiante dans les rayons de nos librairies aujourd'hui ( ainsi qu'à la télévision et la radio). Je suppose que la vente doit se faire principalement par internet. Internet est l'enfer de la librairie 2.0.
Liste de livres censurés
Durant la période de censure, la publication clandestine était également importance. Avec de beaux livres.
Jean Pierre Dutel Bibliographie des ouvrages érotiques publiés clandestinement en français entre 1920 et 1970
Ci dessous les illustrations de l'éducateur, publié en 1948 et vendu clandestinement. L'auteur et l'illustrateur demeure anonyme.
L'année 1974 est l'année phare de ces années de mise à mal du système de défense de la moralité publique et des bonnes mœurs : la mini-jupe et les cheveux longs, le MLF, la pilule, les seins nus, Emmanuelle etc. Pour certains c'est la dissolution de la société qui est en marche.
Pourtant, la révolution érotique (attendue par Boris Vian) n'a pas eu lieu et la place de la littérature pornographique reste presque insignifiante dans les rayons de nos librairies aujourd'hui ( ainsi qu'à la télévision et la radio). Je suppose que la vente doit se faire principalement par internet. Internet est l'enfer de la librairie 2.0.
Liste de livres censurés
Durant la période de censure, la publication clandestine était également importance. Avec de beaux livres.
Jean Pierre Dutel Bibliographie des ouvrages érotiques publiés clandestinement en français entre 1920 et 1970
Ci dessous les illustrations de l'éducateur, publié en 1948 et vendu clandestinement. L'auteur et l'illustrateur demeure anonyme.
jeudi 18 mai 2017
Dans la peau de Cameron Diaz
Roger Kumble réalise le défi de placer 2 parodies de cunnilingus dans The sweetest thing (Allumeuse! en VF).
Le premier dans un rêve de Cameron Diaz.
Le deuxième avec Christina Applegate
Et vous pouvez chanter Penis song avec les 3 filles (avec Selma Blair)
Le premier dans un rêve de Cameron Diaz.
Le deuxième avec Christina Applegate
Et vous pouvez chanter Penis song avec les 3 filles (avec Selma Blair)
My body is a movie
And your penis is the star
"Staring your penis"
mercredi 17 mai 2017
Fessée ou léchée faut-il choisir
Dans son roman Les Callipyges ou les délices de la verge E.D. lie la fessée et le cunnilingus (Lien avec Pierre Mac Orlan). L'ouvrage prend la forme de compte rendu de conférences d'une société féminine s'appelant Les Callipyges qui signifie, comme vous les savez, lectrices savantes, qui a de belles fesses. Belles étant synonyme d'arrondies et larges.
Dès qu’elle est à genoux, j’avance mon ventre, de manière à mettre ma toison sous son nez, qui se trouve juste à la hauteur de ma fourrure ; puis, m’inclinant par dessus sa tête, j’essaie de lui donner le fouet. En ce moment sa bouche est sur ma fente, qui, à ce doux contact, s’entr’ouvre sur les lèvres toujours fermées de la soubrette, qui reste impassible. Pour vaincre cette insensibilité, je la cingle d’un bras vigoureux, la croupe bondit, mais ses lèvres restent closes sur ma fente, qui bâille toujours davantage. J’applique quelques coups furieux qui zèbrent la peau ; le gros postérieur se tord, violemment secoué, mon église bâille toute grande ; Margaret ferme obstinément la bouche.
Je prends la tête de la soubrette, j’appuie fortement des deux mains sur la nuque, écrasant la figure sur mon chat qui tressaille, et le bouton éclate en pleurs, inondant les lèvres de Margaret, qui, enfin, sous cette chaude rosée, ouvre la bouche, et collant ses lèvres sur ma fente, aspire suavement la douce liqueur qui en coule en abondance.
Je me penche de nouveau sur la croupe et je recommence à la cingler vertement. La langue, devinant enfin qu’il y a de la besogne pour elle, pénètre dans le four brûlant, se pose à l’entrée, glissant large et douce sur le bouton, lentement, maladroitement ; mais j’étais si bien disposée, que le velours n’avait pas fait dix fois le voyage, quand je l’inondai pour la seconde fois de mes faveurs.
J’avais laissé tomber les verges, qui n’étaient qu’un prétexte pour arriver à mes fins. Je maintiens des deux mains la tête de la mignonne, qui, malgré l’humidité du réduit, ne discontinue pas son aimable besogne, gardant toujours l’orifice dans ses lèvres brûlantes ; cette fois, le velours plus agile, active plus habilement l’affaire.
Dès qu’elle est à genoux, j’avance mon ventre, de manière à mettre ma toison sous son nez, qui se trouve juste à la hauteur de ma fourrure ; puis, m’inclinant par dessus sa tête, j’essaie de lui donner le fouet. En ce moment sa bouche est sur ma fente, qui, à ce doux contact, s’entr’ouvre sur les lèvres toujours fermées de la soubrette, qui reste impassible. Pour vaincre cette insensibilité, je la cingle d’un bras vigoureux, la croupe bondit, mais ses lèvres restent closes sur ma fente, qui bâille toujours davantage. J’applique quelques coups furieux qui zèbrent la peau ; le gros postérieur se tord, violemment secoué, mon église bâille toute grande ; Margaret ferme obstinément la bouche.
Je prends la tête de la soubrette, j’appuie fortement des deux mains sur la nuque, écrasant la figure sur mon chat qui tressaille, et le bouton éclate en pleurs, inondant les lèvres de Margaret, qui, enfin, sous cette chaude rosée, ouvre la bouche, et collant ses lèvres sur ma fente, aspire suavement la douce liqueur qui en coule en abondance.

Je me penche de nouveau sur la croupe et je recommence à la cingler vertement. La langue, devinant enfin qu’il y a de la besogne pour elle, pénètre dans le four brûlant, se pose à l’entrée, glissant large et douce sur le bouton, lentement, maladroitement ; mais j’étais si bien disposée, que le velours n’avait pas fait dix fois le voyage, quand je l’inondai pour la seconde fois de mes faveurs.
J’avais laissé tomber les verges, qui n’étaient qu’un prétexte pour arriver à mes fins. Je maintiens des deux mains la tête de la mignonne, qui, malgré l’humidité du réduit, ne discontinue pas son aimable besogne, gardant toujours l’orifice dans ses lèvres brûlantes ; cette fois, le velours plus agile, active plus habilement l’affaire.

Illustration d'Otto Rudolph Schatz
1930's
Les femmes chez Otto ont l'air de souffrir qu'elles soient fouettée ou pas. L'époque en Autriche Hongrie en pleine montée du nazisme ne donne pas à sourire.
mardi 16 mai 2017
Tu me mets aux anges
Albertine Disparue Marcel Proust A la recherche du temps perdu. Le narrateur éprouve la jalousie d'imaginer Albertine dans les bras de la blanchisseuse.
D'abord la lettre d'Aimé puis le narrateur revit, rejoue, ressent ia scène encore et encore.
D'abord la petite blanchisseuse n'a rien voulu me dire, elle assurait que Mlle Albertine n'avait jamais fait que lui pincer le bras. Mais pour la faire parler je l'ai emmenée dîner, je l'ai fait boire. Alors elle m'a raconté que Mlle Albertine la rencontrait souvent au bord de la Loire, quand elle allait se baigner ; que Mlle Albertine, qui avait l'habitude de se lever de grand matin pour aller se baigner, avait l'habitude de la retrouver au bord de l'eau, à un endroit où les arbres sont si épais que personne ne peut vous voir, et d'ailleurs il n'y a personne qui peut vous voir à cette heure-là. Puis la blanchisseuse amenait ses petites amies et elles se baignaient et après, comme il faisait très chaud déjà là-bas et que ça tapait dur même sous les arbres, elles restaient dans l'herbe à se sécher, à jouer, à se caresser. La petite blanchisseuse m'a avoué qu'elle aimait beaucoup à s'amuser avec ses petites amies, et que voyant Mlle Albertine qui se frottait toujours contre elle dans son peignoir, elle le lui avait fait enlever et lui faisait des caresses avec sa langue le long du cou et des bras, même sur la plante des pieds que Mlle Albertine lui tendait. La blanchisseuse se déshabillait aussi, et elles jouaient à se pousser dans l'eau ; là elle ne n'a rien dit de plus, mais, tout dévoué à vos ordres et voulant faire n'importe quoi pour vous faire plaisir, j'ai emmené coucher avec moi la petite blanchisseuse. Elle m'a demandé si je voulais qu'elle me fit ce qu'elle faisait à Mlle Albertine quand celle-ci ôtait son costume de bain. Et elle m'a dit : « Si vous aviez vu comme elle frétillait, cette demoiselle, elle me disait : (ah ! tu me mets aux anges) et elle était si énervée qu'elle ne pouvait s'empêcher de me mordre. » J'ai vu encore la trace sur le bras de la petite blanchisseuse. Et je comprends le plaisir de Mlle Albertine car cette petite-là est vraiment très habile. »
Maintenant je la voyais à côté de la blanchisseuse, jeunes filles au bord de l'eau, dans leur double nudité de marbres féminins, au milieu d'une touffe de végétations et trempant dans l'eau comme des bas-reliefs nautiques. Me souvenant de ce qu'Albertine était sur mon lit, je croyais voir sa cuisse recourbée, je la voyais, c'était un col de cygne, il cherchait la bouche de l'autre jeune fille. Alors je ne voyais même plus une cuisse, mais le col hardi d'un cygne, comme celui qui dans une étude frémissante cherche la bouche d'une Léda qu'on voit dans toute la palpitation spécifique du plaisir féminin, parce qu'il n'y a qu'un cygne et qu'elle semble plus seule, de même qu'on découvre au téléphone les inflexions d'une voix qu'on ne distingue pas tant qu'elle n'est pas dissociée d'un visage où l'on objective son expression. Dans cette étude, le plaisir, au lieu d'aller vers la face qui l'inspire et qui est absente, remplacée par un cygne inerte, se concentre dans celle qui le ressent. Par instant la communication était interrompue entre mon coeur et ma mémoire. Ce qu'Albertine avait fait avec la blanchisseuse ne m'était plus signifié que par des abréviations quasi algébriques qui ne me représentaient plus rien ; mais cent fois par heure le courant interrompu était rétabli, et mon coeur était brûlé sans pitié par un feu d'enfer, tandis que je voyais Albertine ressuscitée par ma jalousie, vraiment vivante, se raidir sous les caresses de la petite blanchisseuse à qui elle disait : « Tu me mets aux anges. »
D'abord la lettre d'Aimé puis le narrateur revit, rejoue, ressent ia scène encore et encore.
D'abord la petite blanchisseuse n'a rien voulu me dire, elle assurait que Mlle Albertine n'avait jamais fait que lui pincer le bras. Mais pour la faire parler je l'ai emmenée dîner, je l'ai fait boire. Alors elle m'a raconté que Mlle Albertine la rencontrait souvent au bord de la Loire, quand elle allait se baigner ; que Mlle Albertine, qui avait l'habitude de se lever de grand matin pour aller se baigner, avait l'habitude de la retrouver au bord de l'eau, à un endroit où les arbres sont si épais que personne ne peut vous voir, et d'ailleurs il n'y a personne qui peut vous voir à cette heure-là. Puis la blanchisseuse amenait ses petites amies et elles se baignaient et après, comme il faisait très chaud déjà là-bas et que ça tapait dur même sous les arbres, elles restaient dans l'herbe à se sécher, à jouer, à se caresser. La petite blanchisseuse m'a avoué qu'elle aimait beaucoup à s'amuser avec ses petites amies, et que voyant Mlle Albertine qui se frottait toujours contre elle dans son peignoir, elle le lui avait fait enlever et lui faisait des caresses avec sa langue le long du cou et des bras, même sur la plante des pieds que Mlle Albertine lui tendait. La blanchisseuse se déshabillait aussi, et elles jouaient à se pousser dans l'eau ; là elle ne n'a rien dit de plus, mais, tout dévoué à vos ordres et voulant faire n'importe quoi pour vous faire plaisir, j'ai emmené coucher avec moi la petite blanchisseuse. Elle m'a demandé si je voulais qu'elle me fit ce qu'elle faisait à Mlle Albertine quand celle-ci ôtait son costume de bain. Et elle m'a dit : « Si vous aviez vu comme elle frétillait, cette demoiselle, elle me disait : (ah ! tu me mets aux anges) et elle était si énervée qu'elle ne pouvait s'empêcher de me mordre. » J'ai vu encore la trace sur le bras de la petite blanchisseuse. Et je comprends le plaisir de Mlle Albertine car cette petite-là est vraiment très habile. »
Maintenant je la voyais à côté de la blanchisseuse, jeunes filles au bord de l'eau, dans leur double nudité de marbres féminins, au milieu d'une touffe de végétations et trempant dans l'eau comme des bas-reliefs nautiques. Me souvenant de ce qu'Albertine était sur mon lit, je croyais voir sa cuisse recourbée, je la voyais, c'était un col de cygne, il cherchait la bouche de l'autre jeune fille. Alors je ne voyais même plus une cuisse, mais le col hardi d'un cygne, comme celui qui dans une étude frémissante cherche la bouche d'une Léda qu'on voit dans toute la palpitation spécifique du plaisir féminin, parce qu'il n'y a qu'un cygne et qu'elle semble plus seule, de même qu'on découvre au téléphone les inflexions d'une voix qu'on ne distingue pas tant qu'elle n'est pas dissociée d'un visage où l'on objective son expression. Dans cette étude, le plaisir, au lieu d'aller vers la face qui l'inspire et qui est absente, remplacée par un cygne inerte, se concentre dans celle qui le ressent. Par instant la communication était interrompue entre mon coeur et ma mémoire. Ce qu'Albertine avait fait avec la blanchisseuse ne m'était plus signifié que par des abréviations quasi algébriques qui ne me représentaient plus rien ; mais cent fois par heure le courant interrompu était rétabli, et mon coeur était brûlé sans pitié par un feu d'enfer, tandis que je voyais Albertine ressuscitée par ma jalousie, vraiment vivante, se raidir sous les caresses de la petite blanchisseuse à qui elle disait : « Tu me mets aux anges. »
Raphaël Thierry
Le Rêve de la Femme du Pécheur
dimanche 14 mai 2017
Le baiser barbare
Il
était à genoux, par terre, devant elle ; et il lui entourait la taille
de ses deux bras, la tête en arrière, les mains errantes ; les disques
d'or suspendus à ses oreilles luisaient sur son cou bronzé ; de grosses
larmes roulaient dans ses yeux pareils à des globes d'argent ; il
soupirait d'une façon caressante, et murmurait de vagues paroles, plus
légères qu'une brise et suaves comme un baiser.
Salammbô était envahie par une mollesse où elle perdait toute conscience d'elle-même. Quelque chose à la fois d'intime et de supérieur, un ordre des Dieux la forçait à s'y abandonner ; des nuages la soulevaient, et, en défaillant, elle se renversa sur le lit dans les poils du lion. Mâtho lui saisit les talons, la chaînette d'or éclata, et les deux bouts, en s'envolant, frappèrent la toile comme deux vipères rebondissantes. Le zaïmph tomba, l'enveloppait ; elle aperçut la figure de Mâtho se courbant sur sa poitrine.
«Moloch, tu me brûles ! » et les baisers du soldat, plus dévorateurs que des flammes, la parcouraient ; elle était comme enlevée dans un ouragan, prise dans la force du soleil.
Il baisa tous les doigts de ses mains, ses bras, ses pieds, et d'un bout à l'autre les longues tresses du ses cheveux.
Magnifique passage de Salammbô de Gustave Flaubert (1862)
La correspondance avec Mathieu Lindon, Thierry Savatier et Philippe Sollers.
Salammbô était envahie par une mollesse où elle perdait toute conscience d'elle-même. Quelque chose à la fois d'intime et de supérieur, un ordre des Dieux la forçait à s'y abandonner ; des nuages la soulevaient, et, en défaillant, elle se renversa sur le lit dans les poils du lion. Mâtho lui saisit les talons, la chaînette d'or éclata, et les deux bouts, en s'envolant, frappèrent la toile comme deux vipères rebondissantes. Le zaïmph tomba, l'enveloppait ; elle aperçut la figure de Mâtho se courbant sur sa poitrine.
«Moloch, tu me brûles ! » et les baisers du soldat, plus dévorateurs que des flammes, la parcouraient ; elle était comme enlevée dans un ouragan, prise dans la force du soleil.
Il baisa tous les doigts de ses mains, ses bras, ses pieds, et d'un bout à l'autre les longues tresses du ses cheveux.
Magnifique passage de Salammbô de Gustave Flaubert (1862)
Théodore Rivière, Pierre Bingen
Salammbô chez Mâtho, Je t'aime ! Je t'aime
en 1895
Samantha Wolov
Je ne résiste pas à citer cette remarque de Gustave Flaubert dans sa correspondance en 1880 dont je devrais me souvenir : Plus je vais, plus je trouve farce l'importance que l'on donne aux
organes uro-génitaux. Il serait temps d'en rire, non pas des organes -
mais de ceux qui veulent coller dessus toute la moralité humaine.
Et comme ce génie n'est jamais avare de perspicacité :
Les honneurs déshonorent. Le titre dégrade. La fonction abrutit.
Il n'y a pas de vrai. Il n'y a que des manières de voir.
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