dimanche 28 février 2016

Extáze sur grand écran

Extase (Extáze) est un film tchécoslovaque de Gustav Machaty sorti en 1933 avec l’autrichienne Hedy Kiesler qui deviendra Hedy Lamarr à Hollywood. Elle a 18 ans.

Alors qu'elle se baigne nue, son cheval est attiré par l'appel d'une jument et s'enfuie avec les vêtements de la jeune fille. Elle le poursuit en courant nue dans le sous bois. Un jeune géomètre la voit mais elle est farouche ... L'épisode se termine par une saillie de la jument.

Le milliardaire autrichien, que l’actrice venait d’épouser, devint obsédé par le film et tenta de retirer toutes les copies en circulation en offrant une forte somme d’argent. Son action eut l’effet inverse : les projectionnistes et distributeurs en firent de multiples copies pour pouvoir les revendre ensuite au mari jaloux ! D’autres coupaient les meilleures scènes pour les conserver. Extase fut bloqué à l’entrée des Etats-Unis et, là aussi, des scènes furent enlevées. Peu de copies intégralement intactes ont donc finalement survécu. (L'oeil sur l'écran)

Elle devra attendre son  divorce pour refaire un nouveau film sous le nom de Hedy Lamarr.

Avant Louis Malle et Jeanne Moreau revoyons l'extase d'Hedy. Par rapport à la scène de Louis Malle, il n'y a qu'un visuel très pudique de l'amant de la jeune fille dans extsase. 



Long extrait avec baignade

Cannulingus

Petit intermède avec ces objets surprenants



Pipe à fourreau en bronze argenté figurant une scène de cunnilingus acrobatique Travail de l'Europe de l'Est, vers 1900
  

samedi 27 février 2016

Le fil salive

Elle jouait toujours du ciseau... une barrique de lubrifiant ! Curieux qu'une femme lubrique soit, étymologiquement, une femme glissante...L'eau devait lui monter à la bouche, son eau à elle. Le fil salive, m'avait-elle dit. Cela se voyait à la commissure des lèvres dont le suintement exigeait d'elle une incessante mise au point, le bout de la langue ramenant à propos ce qui débordait. Cette onction salivaire lui donnait des complexes gestuels: devait-elle, au contraire, éponger l'exubérance du suc indigne ?-aurait-on dit de sa famille où les femmes ne faisait jamais la vaisselle, ni rien de ménager, à part certaines hâtive lessives lorsque le valet de chambre n'avait pas eu l'oeil assez vif, ce qui était rare, car il était avide de ces intimités délaissées dans un coin de la chambre ou de la salle de bain et il se régalait, la nuit, seul couchant avec ses maîtresses, par procuration. Il suçait les dessous avec une courageuse abnégation plus près de la gourmandise que du détersif. Éponger oui, à l'aide d'une pochette tout ajourée, repliée soigneusement et toute mouillée bientôt du spectacle grandiose qui allait être le mien. Tantôt elle avalait, tantôt elle épongeait.

Alma Matrix de Léo Ferré
[Collection L]

 

mardi 23 février 2016

Hentail rediff

C'est l'article le plus lu du blog, je le remet en une.
 
Hentai signifie « transformation », « métamorphose », « perversion », ce terme est utilisé pour désigner des mangas à caractère pornographique souvent parodique d'un manga existant.

Vous remarquerez la censure |masquant la suave porte féminine.

Near Future de Denkichi parodie de moyashimon

hentai Bakuretsu Fusen[Near Future]2
hentai Bakuretsu Fusen[Near Future]3

Parodie de Azasuke de Black lagoon

hentai black_lagoon_001_ita___3_1220738981

L'oeuvre suivante est de Fueta Kishi (dont vous pouvez lire erotic runner)

hentai Fueta Kishi012

Autre extrait du même auteur (incensured)

hentai Fueta Kishi

Un peu de couleur

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Le suivant est Futariyome de Leopard des studios wallaby

hentai Futariyome leopard studia wallaby

Wagamama est de Toguchi Masaya

hentai wagamama

Un petit gif pour que ça bouge (tient pas de censure??)


hentai

J'aime bien le sexe flouté

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Un nouveau petit gif

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Et un peu de repos

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mercredi 17 février 2016

Bécat et les potassons

Intemporel Paul Emile Bécat. Cet illustre inconnu marié à Marie Monnier connu dans le petit cercle des brodeuses. On ne sait pas si elle était porté sur le sexe. Elle fut toutefois amie avec Léon Paul Fargue, le piéton de Paris, qui aimait les blagues potaches et les femmes. Fargue donne l'impression d'être assez chaud dans la librairie devenu mythique d'Adrienne Monnier. Peut être qu'Adrienne derrière sa robe monacale a-telle aimé ce genre baiser avec Sylvia Beach (dont la librairie aussi est mythique) ou avec Gisele Freund. On retrouve dans leur entourage de grands noms que vous pouvez retrouver dans notre anthologie : Paul Valery, Jame Joyce notamment. On y trouve également Raymonde Linossier auteur de Bibi-la-bibiste. Les habitués de la librairie de la rue de l'Odéon sont les potassons. Pour l'éternité.

PS : voir également sur ce blog, l'histoire de Gertrude Stein et Alice B. Toklas. Autre couple cosmopolite parisien des années de guerre et d'entre 2 guerres, cette fois mythique dans l'histoire de la peinture.

Mais après cette jolie ronde de pittoresques personnages revenons à Bécat :


Les marinières



L'atelier


Le chevalier de la Trique

lundi 15 février 2016

Je voudrais notre viande nue sur la feuille de cahier

Midi moins le quart ! dit Isabelle. Viens, viens... 

Nous sommes tombées sur les marches de l’estrade.

– Midi moins le quart, Thérèse !

J’hésitais à cause de mes doigts tachés d’encre.

– Ne m’empêche pas ! dis-je par timidité.

Je craignais de la dégrader en soulevant sa jupe.

– Presque midi moins dix, dit Isabelle !

– Si tu ne parles pas plus bas nous serons prises, dit Isabelle.


Illustration : Bettina Rheims

 J’ai soulevé sa jupe : Isabelle a frissonné contre ma tempe. Je me suis aventurée sous la jupe plissée : ses dessous m’ont fait peur. Elle était trop indécente sous sa robe. Ma main avançait entre la peau et le jersey.

– Laisse-moi faire. Ne regarde pas si ça te choque, dit Isabelle.

J’ai regardé. Elle s’est soulevée, elle m’a rendu ma main.

– Quel slip impossible ! dit-elle.

C’est une main de somnambule qui l’a enlevé, qui l’a fourré dans la poche du tablier. Isabelle s’est offerte sur les marches.

– Il te serrait, mon agneau doré. Tu es chiffonné. Tu sens ma joue sur toi, mon petit mongoli ? Je te peigne, je te démêle, je te cajole, mon petit mordoré... Tu brilles, Isabelle, tu brilles...

Je me suis levée, je l’ai toisée.

– Reviens... Ne me laisse pas.

– Tu veux ?

J’étais sadique. Attendre et faire attendre est une délicieuse perdition.

– Si l’on nous surprenait, ai-je rêvé à voix haute.

– Je ne peux plus attendre, gémit Isabelle.

Elle tordait ses mains sur son visage. Je tombai à genoux devant le médaillon, je contemplai le rayonnement, la touffe. Je me risquai en contrebandier, mon visage le premier. Isabelle donna un coup de ciseaux avec ses jambes.

– Je regarde, je suis prise, dis-je.



Nous avons attendu. Le sexe nous montait à la tête. Un nombre incalculable de cœurs battaient dans son ventre, sur mon front.

– Oui, oui... Moins vite. Je te dis moins vite...Plus haut. Non... Plus bas. Presque... Tu y es presque... Oui... Oui... c’est presque là... Plus vite, plus vite, plus vite, disait-elle.

Ma langue cherchait dans de la nuit salée, dans de la nuit gluante, sur de la viande fragile. Plus je m’appliquais plus mes efforts étaient mystérieux. J’hésitai autour de la perle.

– Ne cesse pas. Je te dis que c’est là.

Je la perdais, je la retrouvais.

– Oui, oui, se plaignait Isabelle. Tu trouves, tu trouves, s’extasiait-elle. Continue. Je t’en supplie... Là... oui, là... exactement là... 

Son angoisse, son autorité, ses ordres, ses contrordres, m’égaraient.

– Tu ne veux pas me guider, dis-je, séparée de l’univers fantastique.

Je lui demandais entre les lèvres du sexe.

– Je ne fais que cela, dit-elle. Tu ne penses pas à ce que tu fais.

– J’y pense trop, dis-je.

J’ai mouille de larmes de sueur sa toison.

– Apprends-moi... Apprends-moi...

– Ôte ton visage, regarde.

  Isabelle couchée sur les marches de l’estrade s’est cherchée, s’est trouvée.

– Approche-toi, regarde, regarde. C’est lui. Quand tu le perdras, tu le retrouveras. Oh, oh... Non. Pas maintenant. Toi, toi !

J’ai regardé ses cheveux mordorés dans l’angle de ses doigts, j’ai frémi du frémissement des muscles de sa main. Le doigt tournait. Bientôt je vomirais les délices de son orgasme. Son cou se tendait, son visage partait. Ses yeux s’ouvrirent : Isabelle voyait son paradis.

– Toi. Pas moi, dit-elle.

Elle s’est quittée, elle a fermé son poing.

– Midi une ! Elles sont au réfectoire. Midi une... j’ai peur de me tromper.

– Oui, oui... Jusqu’à ce soir s’il le faut, dit-elle.

 
Je m’appliquais tant que je goûtais à de la chair irréelle. Je pensais, trop près du sexe, que je voulais lui donner ce qu’elle désirait. Mon esprit était pris dans la chair, mon abnégation grandissait. Si je manquais de salive, j’en créais. J’ignorais si c’était médiocre ou bien excellent pour elle, mais si la perle se dérobait je la retrouvais.

– Ce sera là, ce sera toujours là, dit Isabelle.

Nostalgie et béatitude se mélangeaient.

– Tu as trouvé, dit-elle.

Elle se tut, elle guetta ce qu’elle ressentait. Je recevais ce qu’elle recevait, j’étais Isabelle. Mon effort, ma sueur, mon rythme m’excitaient. La perle voulait ce que je voulais. Je découvrais le petit sexe viril que nous avons. Un eunuque reprenait courage.

– Je vais jouir, mon amour. C’est beau : je vais jouir. C’est trop beau. Continue. Ne t’arrête pas, ne t’arrête pas. Toujours, toujours, toujours...

Je me suis soulevée : je voulais voir un oracle sur nos paillasses.

– Ne me quitte pas, ne me laisse pas, dit Isabelle, affolée.

– Tu me le diras, dis-je, mon visage dans la fournaise du sexe.

– Oui, mais ne me quitte pas.

Je persévérai.

– C’est commencé. Cela commence. Cela monte. Dans les jambes, dans les jambes... Oui, mon amour, oui. Toujours... Continue... Dans les genoux, dans les genoux...

Elle regardait la sensation, elle appelait à l’aide.

– Cela monte, cela monte plus haut.

Elle s’est tue. J’ai été submergée et balayée avec elle. J’ai eu des stigmates aux entrailles. Nous nous sommes remerciées avec des sourires fragiles. 



Violette Leduc
Thérèse et Isabelle
1955

Liens :
Obazar 
Fixxion française


samedi 13 février 2016

Anomalisa : Puppet cunnilingus

Voir l'article précédent il y 5 ans sur le cunnilingus symbole de la dépression du coït (on retrouve Jennifer Jason Leigh qui prête sa voix à Lisa). La dépression continue voire est accentué avec Anomalisa de Charlie Kaufman et Duke Johnson.

Anomalisa raconte la nuit, dans un grand hôtel impersonnel, d’un éminent spécialiste du service clientèle, auteur de « Comment puis-je vous aider à les aider ? », à la veille d’une conférence sur le sujet. Comme un personnage de Michel Houellebecq, il est dépressif, submergé par le dégoût de lui-même et du modèle capitaliste dont il est le chantre. Au bar de l’hôtel, il rencontre deux femmes venues assister à sa conférence, et attire l’une d’elles dans sa chambre. (Telerama)

Ascenseur, couloir, chambre, lit. Autant de décisions. A chaque fois hésitation, mais it's ok décide Lisa.

Et même la difficulté pour Michael Stone d'ouvrir la porte de la chambre n'empêchera pas l'action de se dérouler.

Et après une interprétation envoûtante de girls de Cindy Laupers, Lisa accueille ce maladroit Michael entre ses jambes pour une scène de cinéma d'animation exceptionnelle.





De nombreuses personnes nous ont dit que c’est la scène de sexe la plus réaliste qu’ils aient vue au cinéma. Nous avons recherché l’authenticité et le respect des personnages. Nous avons essayé d’être fidèles à la façon dont nous pensions qu’ils se comporteraient à ce stade de leur relation après tout ce qui avait précédé. Nous ne voulions pas que cela puisse avoir l’air comique ou que l’on puisse détourner les yeux. La scène devait se dérouler dans son intégralité. Nous souhaitions qu’ils aient des corps qui ne soient pas ceux d’acteurs. Je crois que les spectateurs se sont sentis proches de cette scène de sexe parce qu’ils ont reconnu que ça n’était pas des acteurs en train de simuler devant une équipe de tournage. Ce fait retiré de l’équation a pu jouer au niveau inconscient. Ce sont autant de particularités, plutôt inhabituelles au cinéma, qui contribuent, peut-être, à donner à l’ensemble une impression d’authenticité (Première)