dimanche 28 octobre 2012

Feuille de rose

Ah faites-moi feuille de rose
Prenez pitié en mon aveu
C'est une langue que je veux
C'est mon cul que je vous propose

Mon cul s'éveille au souvenir
D'une inoubliable caresse
Que m'enseigna une négresse
dans un hôtel rue d'Aboukir

J'avais seize ans et des torsades
La noire me jugeant à point
Régala mon cul d'un shamppoing
Plus savoureux qu'une enculade

Je porte aujourd'hui les cheveux
Roulés en chignon sur la nuque
Mais j'aime encore qu'on me trouduque
Car j'ai le sphincter très nerveux

Et j'ai gardé très peu de hanches
Afin de pouvoir exhiber
Le tralala le plus bombé
Des tralalas que l'on emmanche

Schund & Schmutz t



Et mon anus est pour le doigt
Une merveilleuse alliance
Mais tu n'es pas bègue commence
Par le baiser que tu me dois

Je sens que ta langue pénètre
Et je décharge ô mon joli
Dufayel paierait cher peut-être
Pour voir ce qu'on fait dans son lit.


Guillaume Apollinaire

Julie ou la rose
L'illlustration de Tomi Ungerer me semble convenir et donne un coté ludique à cette demande audacieuse.

samedi 27 octobre 2012

Prête aux baisers résurrecteurs (hommage aux baisers de Marseille, de Nantes et d'ailleurs)

Il est parait-il un homme qui connais votre secret. Le connait-il par coeur ou physiquement et pas "pas coeur"? Il connait dit-il Toutes les portes de ton empire, Celle des yeux celle des mains, Des seins et de ta bouche où chaque langue fond.

Mais il ne s'arrête pas là il accentue le ET et se lance:


ET la porte du temps ouverte entre tes jambes.
La fleur des nuits d’été aux lèvres de la foudre
Au seuil du paysage où la fleur rit et pleure
Tout en gardant cette pâleur de perle morte


Il revient au coeur et il reste physique
Tout en donnant ton coeur tout en ouvrant tes jambes


Cet homme c'est Paul Eluard. Peut-on imaginer un homme ayant plus aimé les baisers que lui?

Le poème c'est Prête aux baisers résurrecteurs
 
Comment faut-il lire Prête? Comme une chose qui va arriver (verbe prêter), ou est-ce que tu es préparé, disponible aux baisers.
 

Prête aux baisers résurrecteurs

Pauvre je ne peux pas vivre dans l'ignorance
Il me faut voir entendre et abuser
T'entendre nue et te voir nue
Pour abuser de tes caresses

Par bonheur ou par malheur
Je connais ton secret pas cœur
Toutes les portes de ton empire
Celle des yeux celle des mains
Des seins et de ta bouche où chaque langue fond
ET la porte du temps ouverte entre tes jambes
La fleur des nuits d'été aux lèvres de la foudre
Au seuil du paysage où la fleur rit et pleure
Tout en gardant cette pâleur de perle morte
Tout en donnant ton cœur tout en ouvrant tes jambes

Tu es comme la mer tu berces les étoiles
Tu es le champ d'amour tu lies et tu sépares
Les amants et les fous
Tu es la faim le pain la soif l'ivresse haute

Et le dernier mariage entre rêve et vertu.

Paul Éluard

Je vous propose le poème en berbère car vous êtes sur planète cunnilingus.

Timhhâcin ed yetterren iman
 
D igellin ur zdâregh ad idiregh g gar tussna
Da ttirigh ad izîregh sellegh s wuzzur
Ad am sellegh thêzzêd izîregh kem thêzzêd
Mar ad i tesslufed s wuzzur

Iheyya negh ur iheyyi
Nek hêtigh tuffirt nnem
Hêtigh akw tiwwura n tgelda nnem
D tin wallen nnem d tin ifassen nnem
Iffan d teqmut nnem nnag ed ku yils da yfessey
Hêtigh tawwurt n ukud yeldin ger idârn nnem
Aledjig n yîd unebdu bu tancucin n wusm
G imi n ulmu nna g da yettêssa ar yalla uldjig
S twerghi n tallubant yemmutn ed yulin f udm im
S kemm yakken ul nnem ar ttanfed idârn nnem

Tgid zun d lebhêr da tesnuhennud itran
Tgi d iger n tayri da tesmuned ar tbêdu d
Ayt tayri d infaln
Tgi d lâz aghrum irifi aduhdu axatar

Tgid aggwal ameggaru ger twargit d wuddur.
Yessaghwel ten gher tmazight Ali Iken

Paul Éluard

vendredi 26 octobre 2012

L'autre baiser de Marseille

Les filles s'embrassent, s'embrassent, s'embrassent.

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L'original des petites en chignon et sac très tendance "Elle" (c'est peut-être un coup médiatique "Elle" contre "Marie-Claire" : voir ici le cunni lesbien de Mila Kunis

mercredi 24 octobre 2012

Premiers émois

De ta tête, ôte ce panier
Naguère débordant de fraises,
C’est en prendre trop à son aise,
Tant bien que mal, nymphe, élevée.

Car sur les cendres de tes fraises
Les bravos ont fait relever
La tulle du lit où repose
La source d’hier, qui se tut.

Nymphe, m’apprivoisent tes cuisses,
Tes jambes à mon cou, statue,
Je courrais comme ondes bondissent,
Et arrivant en bas se tuent.
 
(Obligé qui voudrait y boire
Biche, de se mettre à genoux.)

Nymphe pensionnaire des bois
Me conviant à ce goûter,
Pour que commodément je puisse
Tes sauvages fraises brouter,
Demande aux ronces de ces bois
De lever ton tablier noir :

Ardeur de cheminée, à nous
Forestière tu te révèles,
Ton feu je l’allume à genoux
Comme aux sources lorsqu’on y boit.

Raymond Radiguet
Numphe émue
du recueil les joues en feu via la bibliothèque électronique du Québec
poèmes écrits entre 1917 et 1921 il avait donc entre 14 et 18 ans. Quelle précosité. Les poèmes étant publiés dans l'ordre chronologiques je m'amuse à rapprocher ce poème de celui ci écrit en premier donc vers 14 ans. On y trouve encore la référence à la fraise et à la biche.

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Automne

Tu le sais, inimitable fraise des bois
Comme un charbon ardent aux doigts de qui te cueille :
Leçons et rires buissonniers
Ne se commandent pas.

Chez le chasseur qui la met en joue
L’automne pense-t-elle susciter l’émoi
Que nous mettent au coeur les plus jeunes mois ?

Blessée à mort, Nature,
Et feignant encor
D’une Ève enfantine la joue
Que fardent non la pudeur mais les confitures
Ta mûre témérité
S’efforce de mériter
La feuille de vigne vierge.

Illustration : Frantz von  Bayros 1866-1924

mardi 23 octobre 2012

Fin de siècle ou de sexe

En cette fin de siècle, le saphisme est dans l’air du temps. Certains couples sont restés célèbres : Sarah Bernhardt et Louise Abbéma, Natalie Clifford Barney et Renée Vivien, Colette et Missy, Mme Bulteau et la comtesse de La Baume. Le charme de Marie de Heredia, rencontra un vif succès auprès des femmes de la société saphique de son époque. Olia i Klod

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Photo de Marie de Heredia ou plutôt de Zohra Ben Brahim par Pierre Louÿs
Blotti sous la tiédeur des nymphes repliées
Comme un pistil de chair dans un lys douloureux
Le Clitoris, corail vivant, coeur ténébreux,
Frémit au souvenir des bouches oubliées.
Toute la Femme vibre et se concentre en lui
C’est la source du rut sous les doigts de la vierge
C’est le pôle éternel où le désir converge
Le paradis du spasme et le Coeur de la Nuit.
Ce qu’il murmure aux flancs, toutes les chairs l’entendent
À ses moindres frissons les mamelles se tendent
Et ses battements sourds mettent le corps en feu.
Ô Clitoris, rubis mystérieux qui bouges
Luisant comme un bijou sur le torse d’un dieu
Dresse-toi, noir de sang, devant les bouches rouges !

Pierre Louÿs
via Schund & Schmutz

dimanche 21 octobre 2012

Anaïs Nin

Je profite de ce billet consacré à Anaïs Nin  et à Venus Erotica / Delta of Venus pour vous proposer également une revue de blog.

Artistes et modèles
Comment me voit-il, lui ? se demanda-t-elle. Elle se leva et alla chercher un grand miroir qu’elle posa face à la fenêtre, par terre contre une chaise. Puis elle s’assit sur un tapis, en se regardant, et écarta doucement les jambes. Le spectacle était un enchantement. La peau était sans défaut, et les lèvres roses et pleines. Cela lui fit penser à la feuille d’un caoutchouc dont il sort un lait secret lorsqu’on la presse avec les doigts, une sécrétion à l’odeur particulière, comme celle des coquillages. Ainsi de la mer, était née Vénus, portant en elle ce petit noyau de miel salé, que seules les caresses pouvaient extraire des profondeurs cachées du corps. Mathilde se demanda si elle pourrait le faire sortir de son mystérieux noyau. Elle ouvrit, de ses doigts, les petites lèvres et se mit à les caresser avec une douceur de chat.
Millard
Et je le fis, ouvrant, refermant, ouvrant, refermant. On aurait dit une bouche minuscule à l’intérieur, pressant ses lèvres autour du doigt. Je désirais le prendre tout entier, le sucer.

L'aventurier hongrois
Son sexe ressemblait à une fleur de serre géante, plus grand que tous ceux qu’avait vus le Baron, avec une toison abondante et bouclée, d’un noir brillant. Elle passait du rouge sur ces lèvres avec autant de soin qu’elle l’aurait fait sur sa bouche, si bien qu’elles finirent par ressembler à des camélias rouge sang, que l’on aurait forcés à s’ouvrir, pour laisser apparaître le bouton intérieur encore fermé tel le cœur plus pâle, à la peau plus fine, de la fleur.

le basque et Bijou
Bijou avait des difficultés à rester complètement immobile. Elle désirait écarter un peu plus les jambes. La main la frôlait si lentement. Elle suivait les contours, s'attardant sur les courbes, sur le genou, puis continuait. Elle s'arrêta juste avant le sexe. Sans doute l'avait-il observée pour voir si elle dormait profondément. Avec deux doigts, il commença à effleurer son sexe, à le masser.
Quand il sentit le miel couler tout doucement, il glissa sa tête sous sa jupe et commença à l'embrasser. Sa langue était longue, agile, pénétrante. Elle dut se retenir pour ne pas se coller contre cette bouche vorace.

Not to move, not to move, so as to permit him to do all he
wanted. What would a man do with a hypnotized woman whom
he did not need to fear or please in any way?


Elena
With tongues and fingers they pried into her, back and front, sometimes stopping to touch each other’s tongue - Elena and Leila, mouth to mouth, tongues curled together, over Bijou’s spread legs. Bijou raised herself to receive a kiss that would end her suspense. Elena and Leila, forgetting her, concentrated all their feelings in their tongues, flicking at each other. Bijou, impatient, madly aroused, began to stroke herself, then Leila and Elena pushed her hand away and fell upon her. Bijou’s orgasm came like an exquisite torment. At each spasm she moved as if she were being stabbed. She almost cried to have it end.

Over her prone body, Elena and Leila took up their tongue-kissing again, hands drunkenly searching each other, penetrating everywhere, until Elena cried out. Leila’s fingers had found her rhythm, and Elena clung to her, waiting for the pleasure to burst, while her own hands sought to give Leila the same pleasure. They tried to come in unison, but Elena came first, falling in a heap, detached from Leila’s hand, struck down by the violence of her orgasm. Leila fell beside her, offering her sex to Elena’s mouth. As Elena’s pleasure grew fainter, rolling away, dying off, she gave Leila her tongue, flicking in the sex’s mouth until Leila contracted and moaned. She bit into Leila’s flesh. In the paroxysm of her pleasure, Leila did not feel the teeth buried there.”

Sergio Escobar

Illustration Sergio Escobar

samedi 20 octobre 2012

Du bout de la langue

Lolita, lumière de ma vie, feu de mes reins. Mon péché, mon âme. Lo-lii-ta : le bout de la langue fait trois petits pas le long du palais pour taper, à trois, contre les dents. Lo. Lii. Ta.

Incipit de Lolita de Vladimir Nabokov
 

Trois petit mouvement de langue comme les trois coups de brigadier au lever de rideaux.

Lever de rideaux qui cachait L'Origine du Monde lorsqu'il était chez son premier propriétaire Khalil-Bey

Ci dessous le tableau d'André Masson qui masquait LOM chez Lacan.

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Et un autre dessin d'André Masson

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De Lolita à Courbet, de Courbet à Lacan, de Lacan à Masson, de Masson à Balthus, de Baltus à Lolita