vendredi 27 juin 2014

A la place de ta bouche

Couchée à travers le divan, les pieds par terre
Et sa touffe de poils bouffant en flots légers
Elle caresse avec des gestes allongés
Son corps chaud que nul vin viril ne désaltère.


Elle s'aime, occupée à d'éternels loisirs
A l'ombre des tentures et des palmes vertes.
Ses doigts efféminés par les mauvais désirs
Rôdent luxurieux autour des chairs ouvertes



Ils savent, en errant sur le ventre, creuser
Dans la peau la marque amoureuse d'un baiser
Qu'aurait donné la bouche idéale d'un homme.


Ils savent effleurer les hanches doucement
Et mouler à la peau des seins leurs palmes, comme
Un corps souple de femme sur un corps d'amant.

Pierre Louÿs
La femme qui se caresse

Photographie de Aeric Meredith-Goujon

dimanche 1 juin 2014

Polyphonie nymph()maniac

Joe (Stacy Martin- Charlotte Gainbourg) raconte sa vie (parcours, choix, rencontres, épisodes) de Nymphomaniaque à Seligman (Stellan Skarsgard) qui fait des parallèles avec d'autres domaines culturelles : pèche à la mouche, Nymphe, fourchette à gateau (Kuchengabel), Baltus, Bach, Allan Edgar Poe, nombres de Fibonacci)
L'ensemble de ses références illustrant soit l'ordre (harmonie) soit le chaos. Avec Bach et la polyphonie, l'harmonie ne se créé qu'en assemblant 3 voix. Joe isole 3 amants et recrée une harmonie dans sa vie chaotique.
Mais l'harmonie ainsi atteinte produit l'absence de sensation pour Joe (je ne sens rien) qui conclue le volume 1 de Nymph()maniac.

Chapter 5: The Little Organ School Nymph()maniac de Lars von Trier