mardi 29 octobre 2013

Je ne peins pas les rêves mais les rêveuses

Balthus, Balthasar Klossowski, peintre et seulement peintre. Peintre figuratif.

Chez Bathus, le cunnilingus est soit un rêve pour la rêveuse, soit un rêve pour nous, les voyeurs de ses tableaux. Mais il n'est pas figuré. Si Bataille allez à la boucherie, Balthus va à la rêverie.

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Thérèse rêvant, 1937

Le soleil vient chauffer la culotte de Thérèse pendant que le chat lape son lait. Et nous invite aussi à la rêverie.

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Salon, 1942

Dans ce second tableau, la jeune fille semble jouir, la table pouvant remplacer un homme (Salon II) ou une femme (Salon I) qui serait dans la même position que le jeune lecteur, et toujours un chat.
Sexe, lecture, animal, corps, esprit, l'instant, la lumière, la vérité, peinture... Il n'y a pas que du sexe, mais on ne pourra pas me dire qu'il n'y en a pas.

dimanche 20 octobre 2013

Encore les lèvres, encore les dents, encore la langue

Quatrième extrait du Roman de Violette et autre morceau de bravoure, la scène de sexe entre la comtesse et Florence dont les poils pubiens la couvre jusqu'à la poitrine. Etrange.

Alors elle se mit à genoux et comme les somptueux ornements qu’elle venait d’ajouter au saint ne l’empêchaient pas de faire ses dévotions à la chapelle, elle posa doucement les cuisses de Florence sur ses deux épaules, écarta cette toison touffue qui voilait l’entrée de la grotte, arriva aux lèvres qu’elle ouvrit et qui semblèrent un écrin de velours noir doublé de satin rose.
À cette beauté inattendue, elle poussa un cri de joie, y colla sa bouche, commença à mordiller et à sucer le clitoris, qui se raidit voluptueux et qu’elle caressa un instant de la langue, puis elle voulut lui rendre la caresse plus profonde et plus amoureuse encore quelle avait reçue de moi, mais à son cri de joie succéda un cri d’étonnement : elle trouvait clos un passage quelle avait cru ouvert.
(...)
Et elle s’élança sur Florence, écarta son doigt et appliqua ardemment sa bouche sur le voluptueux vagin dont la nature a fait le siège du plaisir.
Florence jeta un petit cri ; peut-être avait-elle un peu vivement senti les dents qui la caressaient, mais presque aussitôt la langue d’Odette prit la place de ses dents et cette langue savante s’assura bien vite que Florence n’avait pas menti, et que si elle n’était pas vierge, elle était aussi complètement pucelle que possible.
Quant à Florence, elle s’aperçut bientôt de deux choses, la première : combien il est plus doux d’être dévorée par une bouche ardente qui a à son service, pour varier les plaisirs, des agents différents, les lèvres qui sucent, les dents qui mordent et la langue qui chatouille, ou d’être seulement surexcitée par un doigt si agile et si caressant qu’il soit ; et la seconde ; c’est qu’il y avait un abîme entre la Russe Denise et la Parisienne Odette.
Le plaisir se traduisit chez elle par des cris de volupté, tels qu’on eût pu les croire des cris de douleur et elle était presque évanouie lorsque la comtesse continua sur sa bouche les baisers qu’elle venait de lui donner ailleurs.

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lundi 14 octobre 2013

Un baiser de lait tiède

Le roman de Violette n'est-il pas l'un des plus pur livre érotique jamais écrit ? Violette, jeune lingère ingénue de 15 ans, pour échapper aux avances d’un patron, se réfugie un soir chez son voisin, Christian. Elle va alors découvrir les joies de l'amour.
 

Attribué à Alexandre Dumas père, fils, à Théophile Gautier ou encore à Guy de Maupassant (qui l’a dénié), il est aujourd’hui admis  que l’auteur en fut une femme, Mme Mauriac de Boissiron connue sous son titre de Comtesse de Mannoury d'Ectot. Mais là encore, nous ne sommes guère plus avancés puis qu’il s’agit sans doute d’un pseudonyme !

Dans cet extrait, Christian propose à Violette un remède pour adoucir ses petites douleurs intimes :

– Eh bien, je vais achever de te guérir. Elle vit que je prenais le pot au lait et que je le portais à ma bouche.
– Mon Dieu, que fais-tu donc ? »
Je lui fis signe de ne pas s’inquiéter, mais en même temps de regarder dans la glace.
Pendant ce temps, le lait avait tiédi dans ma bouche, j’approchai mes lèvres contre la petite cloison brisée et je poussai dans un baiser un jet de lait à plusieurs reprises à travers des corolles de ce nymphéa qu’on appelle le vagin.
Au premier jet, elle poussa un petit cri.
« Ah ! dit-elle, que fais-tu donc ? Ah ! comme c’est bon, comme c’est tiède, on dirait que cela pénètre jusqu’au cœur. Tu ne m’avais pas encore fait cela. Tu m’apprendras ainsi une foule d’excellentes choses, n’est-ce pas ? »
Je changeai d’exercice ; j’avais la bouche vide.
« Ah ! cela, dit-elle, c’est autre chose, tu me l’as déjà fait, je le reconnais. Ah ! comme c’est bien meilleur encore que l’autre jour. Oh ! ta langue, où la mets-tu donc pour me faire une pareille jouissance ? Mon Dieu !… mon Dieu !… Voilà encore que je vais mourir… Mais non, je ne veux pas me laisser aller, je lutterai… je… je… ah !… j’ai perdu… Cher bien-aimé, mes yeux se ferment, je ne vois plus rien… mon âme s’en va… je me meurs !… »

 Pour illustrer ces billets consacrés au Roman de Violette, je vous propose ces 69 féminins


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dimanche 6 octobre 2013

Zen baiser entre les jambes

Ikkyū Sōjun moine et poète japonais du XVème siècle rencontre Shin-nyô durant l’hiver 1470, il a 76 ans, une longue vie très riche derrière lui, elle en a trente, jongleuse de rue et aveugle.

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Dans le Shuon-an, surnommé Ikkyû-ji (temple d’Ikkyû) ils menèrent une vie à la fois ascétique, spirituelle et sexuelle. Alors que son nom signifie un repos, Ikkyû pratique le sexe comme une expérience spirituelle, avec la même assiduité que ses exercices de méditation. Quand il faisait l’amour à Shin, il fallait que cela soit “dans les trois existences à venir, au cours de soixante kalpa”, c’est-à-dire  un nombre infini de fois, jusqu’à ce que le temps se fige. Voir l'article chez Agnès Giard
 
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Dans son Recueil de nuages fous, en 1780, un an avant sa mort, il écrit  :

Je suis fou de la belle Shin, elle vient des jardins célestes 
Allongé sur les oreillers, la langue dans l’étamine de sa fleur 
Je remplis ma bouche du parfum pur de sa source 
Le crépuscule vient, puis des ombres du clair de lune, alors que nous chantons les chansons fraîches de l'amour.

vendredi 4 octobre 2013

Le bonheur est dans le vagin

Ou si vous préférez le bonheur est dans la chatte.
Ont beau dire les grands philosophes
Que le bonheur est dans la vertu (…)
Moi je crie sur mes deux pattes (..)
Que le bonheur est dans la chatte.

En secret Giorgio Baffo, Sénateur et magistrat de Venise, déplorait les passions humaines traditionnelles, la vertue, l'abstinence, la richesse, les honneurs et le pouvoir.

Tutto ine fá da pianzer a sto inondo ;
(...)
E rido solo, quando son in mona.

Voir Maurice Regnaut pour la vie et l'oeuvre
 
Son oeuvre érotique consacré exclusivement à la mona, (choisissez votre traduction) Il admet toute les positions mais le plaisir ultime est de baiser car quand on baise on possède le monde pendant un moment.

Schund & Schmutz g

Gusto del chiavar Sonetto
 
No digo che no sia gusto a toccar
un bel culo de qualche buzzarona
che no sia gusto de liccar la mona
che no sia gusto farselo menar
Colla so lengua in bocca da basar
no digo no la sia una cossa bona
in somma tutto quel che co una dona
de più lascivo al mondo se pol far
xe tutti quanti gusti bei, e boni
ma quello del chiavar per mi sostento
che 'l sia un gusto tra i gusti buzzaroni
perche quando in mona se xe drento
de tutto el mondo par se sia paroni
e tutto se daria per quel momento


Traducion Régis Doucet

Je ne dis pas qu'on ait du plaisir a toucher
le beau cul de quelque bougresse
qu'il n'y ait pas de plaisir à patiner la moniche
qu'il n'y ait pas de plaisir a se faire branler
Decharger en ayant langue en bouche
je ne dis pas que ce ne soit une bonne chose
non plus que tout ce qui, en somme, avec une femme
se peut faire de plus lascif au monde
Tous ces plaisirs-là sont beaux et bons
mais celui de baiser, pour moi, je soutiens
que c'est un plaisir au dessus de tous les plaisirs fous
car lorsqu'on est dans la moniche
il semble qu'on soit le maitre de l'univers
et l'on donnerait tout pour ce moment là.


Et les lectures d'Anne Archet et autres